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Exclu RR. Comment l’Etat manipule les statistiques de la sécurité routière en faveur de la répression (MàJ)

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Manipulation des statistiques de la sécurité routière
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

L’Etat manipule-t-il les statistiques de la sécurité routière pour minorer l’importance de la baisse des tués ?
Apparemment  la Sécurité Routière officielle serait coutumière du fait puisque déjà en Février 2014 cet article de L’Equipement.fr attirait notre attention sur des faits similaires.
L’accusation, lourde, est lancée par une association d’automobilistes, relayée par notre confrère Le Monde et vérifiable par tout le monde. La preuve.

Comment le nombre de personnes tuées sur les routes en janvier 2013 peut-il passer de 271 à 239 à un an d’intervalle ? Cette différence non négligeable commence à faire parler d’elle suite à un article présent sur le site du Monde. Celui-ci pointe des statistiques de la sécurité routière à géométrie variable dans la communication de la Sécurité Routière. En février 2014, la Sécurité Routière indique qu’en janvier 2014, 238 personnes sont décédées suite à un accident de la route, contre 239 en janvier de l’année précédente. Sauf que le communiqué de l’an dernier mentionnait 271 morts.

32 tués non-morts, un miracle … de communication ?

Une approximation de 12 % (!) qui fait dire à l’association 40 millions d’automobilistes que ces statistiques sont manipulées pour minorer les progrès réalisés et justifier le maintien d’une politique répressive. Notamment à l’heure où la baisse des limitations de vitesse à 80 km/h revient sur le pavé. Les chiffres du nombre de tués sur la route peuvent être revus à la hausse, notamment entre les premières annonces et celles, finales, après les décomptes des “décès à 30 jours”. Mais un nombre de morts qui diminue dans de telles proportions, cela ne peut qu’étonner. Contactée par nos confrères, la Sécurité Routière a fourni des explications quelque peu alambiquées.

On trouve une trace de l’imbroglio de chiffres sur le site de la Sécurité Routière :

11 février 2013 (lien) : 271 personnes ont été tuées sur les route de France en janvier 2013
7 février 2014 (lien) : 238 personnes ont perdu la vie sur les routes de France en janvier 2014 contre 239 en janvier 2013.

Nous attendons également leur réponse afin de savoir si les statistiques de la sécurité routière de janvier 2014 sont, oui ou non, bien meilleures que celle de janvier 2013. Ou si elles stagnent, rendant alors légitime (selon certains) l’accentuation de la pression au bord des routes.

L’Equipement.fr

Mise à jour du 22/09/2014


Article du 06/08/2014

Nous encourageons nos lecteurs à observer les 2 graphiques suivants, produits par l’ONISR (Organisme National Interministériel de la Sécurité Routière). Comment l’État a-t-il manipulé les statistiques de la sécurité routière ? Serait-ce une simple erreur ou bien une volonté délibérée ? N’hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir. Réponse en bas de cette page !

statistiques de la sécurité routière mortalité routière 1970-2008 ONISR
Bilan ONISR 2008

(image extraite du Bilan ONISR 2008 page 13)
.

Voici le graphique du dernier rapport de l’ONISR :

statistiques de la sécurité routière bilan ONISR 2013
Bilan ONISR 2013

(image extraite du Le bilan 2013 de la sécurité routière ONISR page 4)
.

Et pour s’amuser, on peut également le comparer avec ce graphique venant de l’Argus Auto

Statistiques mortalité routière 1950-2011 (Argus Auto)
Statistiques mortalité routière 1950-2011 L’Argus

.

Ou encore celui de LCI

statistiques de la sécurité routière 1950-2012
statistiques de la sécurité routière 1950-2012 LCI/ONISR

Réponses :

  •  En comparant le bilan 2013 page 4 et le bilan 2008 page 13, on observe très bien les “glissements” opérés en 2003 radars automatiques et 1974 limitations généralisées. À savoir :
    •  après l’instauration des limitations de vitesse généralisées en 1974, il n’y a pas eu de baisse significative de la mortalité, alors qu’elle diminuait auparavant (1er graphique). Or le second graphique nous laisse penser le contraire, grâce aux flèches placées de manière imprécise !
    •  sur le graphique de 2013, la flèche montrant l’installation des radars automatiques est étrangement placée vers 2002 (année où la mortalité a fortement baissée), alors qu’ils n’ont été mis en place qu’un an plus tard
  • Dans le graphe du bilan 2013 sont omis ceinture et casque obligatoires en juin 1973, mesures pourtant très efficace… A moins que le but soit de vouloir faire accepter plus facilement la nouvelle baisse des limitations de vitesse
  • On notera par ailleurs l’absence de la courbe du trafic qui montre que, malgré un trafic croissant, la mortalité diminue ! Ceci est progrès. En effet, cela signifie que le nombre de décès par milliard de kilomètres parcourus  diminue. A titre d’exemple, le nombre de morts par milliard de kilomètres parcours était d’environ 300 en 1950, 80 en 1970, 10 en 2005 et 5 en 2013.
  • Enfin, on aura noté que les graphiques, comparés à ceux d’Argus Auto ou LCI, commencent en 1970 et non en 1950, ce qui a pour but de cacher l’augmentation de la mortalité routière qui, jusqu’en 1970, était corrélée quasiment parfaitement avec l’augmentation du trafic

Plus globalement, on pourra reprocher à l’ONISR de ne pas faire de comparaison internationale, tant sur les mesures prises pour améliorées la sécurité routière que sur les chiffres de la mortalité. En effet, partout en Europe la mortalité baisse (avec des points de départ différents pour chaque pays), alors que les mesures de répression sont très variables selon les pays.

Conclusion : l’objectif des manipulations de statistiques de la sécurité routière (omission d’évènements, imprécision des flèches) est clairement de tenter de montrer que les baisses permanentes des limitations de vitesse contribueraient à faire baisser la mortalité routière. Or :

  1. La mortalité routière baisse de manière totalement indépendante aux différentes baisse de limitation de vitesse
  2. La mortalité routière baisse de manière totalement indépendante à la mise en place de différents systèmes répressifs (radars, radars mobiles etc.)
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9 réponses

  1. J’ai vu cet été un rassemblement de vielles voitures des années 60/70 !
    J’ai eu un choc ! Les 4L, Simca 1000, Renault R8, etc.

    Je ne me sens pas du tout capable de prendre la route avec ces “engins” Au secours !
    C’est d’une totale inconscience de conduire ces voitures, autrement que pour faire des défilés !
    Il faut absolument que nos décideurs prennent bien conscience que ce sont les voitures modernes et l’équipement des routes qui sont les plus gros générateurs de gain de sécurité routière.

  2. Bonjour,
    Une petite analyse des courbes ci-dessus:
    En 1950 = 191 morts pour 1 milliard de km
    En 2012 = 7 morts pour 1 milliard de km
    Nos routes sont 27 fois moins dangereuses en 62 ans !

    Année Morts/an Km/an Mort/milliard de km Km/an/1 mort
    1950 4 780 25e9 km 191 5 230 126
    1960 9 675 90e9 km 108 9 302 326
    1970 16 387 200e9 km 82 12 204 796
    1972 17 500 220e9 km 80 12 571 429
    1980 13 500 325e9 km 42 24 074 074
    1990 11 215 400e9 km 28 35 666 518
    2000 7 500 500e9 km 15 66 666 667
    2003 6 000 550e9 km 11 91 666 667
    2012 4 000 560e9 km 7 140 000 000

    Voila donc il faut parcourir 140 million de km pour avoir “l’occurrence” d’avoir 1 mort !
    C’est encore beaucoup, mais il ne faut pas oublier qu’il meurt chaque année environ 20 000 Français à domicile dans des accidents ménagers !!!
    Le tabac environ 70/75 000 morts
    L’alcool environ 45/50 000 morts
    Chercher l’erreur !
    Nous sommes à 4 000 morts sur la route !!!
    Les autres causes 120 000 morts !
    La route est 30 fois moins tueuse que ces autres causes !
    Mais c’est plus facile de verbaliser sur la route surtout “à la volée”
    Voila bonne lecture

  3. Il pourrait être intéressant de faire une corrélation avec le prix du carburant, la baisse commençant au moment du premier choc pétrolier…

  4. Bizarrement dans ces communications des choses évidentes sont oubliées:
    – L’évolution des test EuroNCAP qui a incité les constructeurs à améliorer la sécurité des véhicules
    – une bonne initiative de l’état: la prime à la casse qui a permis d’accélérer le renouvellement du parc et la mise en circulation de véhicules plus sûr niveau crash-test.

    Que l’Onisr les oublies je le conçoit très bien, que pour démontrer leur manipulations on l’oublie, c’est dommage.

    Au passage rappeller que l’état peut avoir de bonne initiatives et qu’on y croit pourra peut être l’inciter en avoir d’autre 🙂
    (Oui je sais, je suis optimiste :p)

  5. Scientifique de formation, et cela ne m’est même pas venu à l’esprit. Trop naïf ou confiant ? Comment une institution ou un gouvernement, peut-il se permettre de vendre une soupe pareil ? Mais quelle indigestion !

  6. Tout ce que vous reprochez aux graphiques est vrai. Mais vous ne pouvez pas dire que les mesures gouvernementales n’y sont pour rien, ce n’est pas scientifique. Elles jouent certainement un rôle, comme tous les autres facteurs, mais on ne peut pas le quantifier. La conclusion (boîte à fric, impôt déguise, etc.) n’est donc que pure polémique. Pour savoir exactement de quoi il retourne, il faudrait pouvoir faire des expériences toutes choses égales par ailleurs, ce qui est évidemment impossible.
    Le pari du gouvernement (je ne parle pas de sa communication malhonnête mais du but recherché) este de se dire que le facteur vitesse, toujours aggravant, peut être minoré en faisant baisser la vitesse de circulation, et c’est un facteur facile à influencer, il suffit de foutre des radars partout. C’est bien ce qui a été fait.

    1. Bonjour,
      Je me permets de vous répondre en 5 points :
      1) les graphiques sont bien manipulés, sur ce point nous sommes d’accord
      2) les mesures gouvernementales ne sont pas scientifiques : alors pourquoi les prendre, et prétendre que c’est une vérité ?
      3) Les autres facteurs sont quantifiables : la voiture accidentée a-t-elle un abs/esp ? (si impossible de savoir, simplement connaitre le modèle et voir si c’est de série ou non, on a au pire une estimation biaisée par le bas) ; alcool/drogue pas toujours mesurés ; vérifier si la personne téléphonait etc. Tout est une question de volonté politique/coût
      4) Faire des expériences toutes choses égales par ailleurs : on peut s’en approcher en mesurant le plus d’éléments possibles
      5) le gouvernement fait un nivellement par le bas, c’est le plus petit dénominateur commun (l’argument invoqué est souvent : “oui mais pour ceux qui ont un vieux véhicule, sans abs etc.”)

  7. personne n’est dupe, sauf les naifs, ce n’est qu un impot deguisé, qui sert a enrichir des politiques qui ont un train de vie equivalent a des rois (de l’arnaque)

    1. Bonjour,

      Le gouvernement prend des mesures parce que c’est son rôle. Je ne suis pas en train de le défendre ni même de dire que ses mesures sont bonnes. Mais force est de reconnaître que son boulot est bien d’en prendre.

      Ensuite, qu’elle que soit l’opinion personnelle que l’on a, il est clair que tout ce qu’on peut obtenir des chiffres est un ensemble de corrélations. Mais corrélation n’est pas causalité. En conséquence de quoi, les gens qui décident prennent leurs décisions en fonctions des critères qui leur paraissent les plus pertinents, d’une part à partir de l’analyse qu’ils font des chiffes, tout comme vous et moi, et d’autre part à partir de considérations politico-socio-economico-etc. C’est ce qu’on appelle une heuristique. En français de tous les jours, un pari.
      Ce que personnellement je juge malhonnête, ce n’est pas la politique choisie, qui este ce qu’elle est, critiquable, améliorable mais pas plus idiote qu’une autre. Ce que je critique, c’est la communication, cyniquement malhonnête, et les méthodes judiciaires appliquées à ce seul problème.
      Le conducteur est considéré comme coupable à priori, tous les problèmes viennent de lui et de lui seul, ce qui suffit à justifier l’emploi de méthodes le cas échéant illégales pour le dissuader de contester, et toutes les réussites viennent du ministre et de ses petits bras musclés. De qui se moque-t-on ?

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