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Que faire contre le retour des rodéos urbains ? (Lille, Roubaix, Chalon…)

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Cross bitume et impunité
Source : screenshot vidéo Youtube- Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Chaque été, les rodéos urbains sont un cauchemar pour les habitants de la métropole lilloise. Et pour les forces de l’ordre accusées de ne rien faire quand il s’agit de protéger la vie des chauffards, des usagers et des policiers eux-mêmes. Le maire d’Halluin a pris un arrêté anti-quad il y a un mois.

Les rodéos urbains ont fait quatre morts en quelques semaines à Roubaix. Sur deux ou quatre roues, ces jeunes exaltés par la vitesse sont le souci majeur des forces de police et des élus locaux en été. Des maires confrontés à l’exaspération de leurs administrés et à un sentiment d’impunité face aux dangers de ces runs et aux nuisances sonores. La semaine dernière, Michel Lalande, le préfet, a réuni les élus de la métropole en présence de Didier Perroudon, directeur départemental de la sécurité publique pour un plan d’actions conjoint. Principale difficulté: l’interpellation ne peut avoir lieu que dans le cadre d’un flagrant délit. 

Concrètement, les policiers ne peuvent intervenir que dans le cadre d’une infraction au Code de la route : défaut d’assurance ou d’immatriculation, non port de casque, débridage ou absence de permis de conduire. Les interpellations ne peuvent être réalisées que dans le cadre d’un flagrant délit. La mise en danger de la vie d’autrui ne peut être invoquée qu’à l’endroit d’une personne clairement identifiée. Voilà pour le cadre. Ensuite, c’est souvent le reproche qui leur est fait, les policiers ont pour consigne de ne pas prendre les auteurs de rodéo en chasse pour éviter l’accident et les victimes collatérales. Cela étant, 110 infractions ont été relevées depuis le début de l’année dans la métropole dans le cadre d’opérations de lutte contre les rodéos. Les forces de l’ordre ont d’autres moyens pour contrer ce phénomène. Quelque 220 bolides ont été retirés de la circulation suite à des saisies sur le secteur de Lille, Roubaix et Tourcoing. Un travail qui demande de l’investigation et du temps. Ces saisies concernent beaucoup d’engins volés, notamment des motocross. Prévus pour les circuits, ils n’ont rien à faire en ville. Les policiers s’appuient également sur la vidéo-surveillance pour identifier les chauffards.

Gustave Dassonville, maire d’Halluin a demandé à ce que les rodéos relèvent du délit et non plus de la simple infraction. «  La législation n’est plus adaptée à notre époque » souligne le maire qui estime faire de la pédagogie et non de la répression tous azimuts après un premier arrêté anti-rassemblement en 2014 qui avait fait polémique.

Jeudi 23 mars, à Quesnoy-sur-Deûle, un élu tentant de mettre fin à un rodéo dans un champ a été agressé et blessé par le motard. (ndlr, dans la presse généraliste, un motard désigne toute personne conduisant un deux-roues).

Pas de course-poursuite, interdit, trop dangereux. Que faire ? La vidéo peut être une solution. Elle permet de sanctionner le conducteur sans l’interpeller, mais a posteriori, à partir d’images. Avant le 1er  janvier, cela pouvait concerner quatre catégories d’infractions : feu rouge – stop, vitesse, voie de bus et dépassement. Depuis, le non-port du casque a été ajouté.

De son côté, le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, a équipé sa police municipale de trois motos, «  bientôt six  », demande à ses policiers d’« intervenir, notamment dans les parcs.  » Et «  regrette que la police nationale ne le fasse pas  ».

Le maire de Roubaix a lancé un appel, « Stop aux quads », estimant qu’ils n’ont «  rien à faire dans une ville  ». Il en appelle aux parents pour sensibiliser leurs enfants et demande à «  tous ceux qui ont connaissance d’engins illicites  » d’en informer la police.

Un policier : « On nous demande de cesser la chasse »

Policier de terrain à Lille, Laurent (prénom d’emprunt) est familier des rodéos : «  C’est la folie, les quads, les motos de cross on en voit de plus en plus en ville et même partout dans la région, d’après mes collègues.  » Pour lui, il y a deux types de rodéo. «  Soit c’est l’effet soleil et les jeunes font n’importe quoi pour  «s’amuser» et ça, c’est plutôt le week-end, soit ils font vraiment tout pour se faire remarquer. Là on a affaire à des gens qui veulent éloigner les patrouilles du deal. Nous, on va se mettre un peu derrière mais on ne veut pas mettre de gyrophare ni rien.  »

Avant chaque départ, la première question que pose Laurent est de savoir si la législation a changé : «  Il faut savoir que si on les prend en chasse on est responsable de tout ce qu’il se passe. S’ils renversent quelqu’un ou qu’ils ont un accident c’est pour nous. Du coup, à la radio, si on annonce que l’on est derrière une moto de cross ou un quad, on nous demande de «cesser la chasse. On a tous des maisons à payer et s’il se passe quoi que ce soit, c’est sûr, le flic perd son boulot. En fait, on ne peut poursuivre que s’il y a un crime de sang. Par exemple, si quelqu’un sort une Kalach, tire sur une personne et part dans son véhicule. Autant dire que c’est assez rare.  »

Depuis avril 2017, les saisies de véhicules sont possibles

Dans la poursuite de notre politique de tranquillité publique et d’apaisement de la ville et devant la recrudescence des incivilités liées au développement des rodéos urbains, la Ville de Chalon-sur-Saône a décidé de prendre un arrêté interdisant la circulation sur la voie publique des quads, pocket-bikes et autres véhicules non homologués.

Ces rodéos urbains, courses illégales de grande vitesse organisées principalement aux beaux jours dans les rues et avenues de notre ville, sont insupportables. Les nuisances liées au bruit intempestif de ces engins lancés à vive allure ne sont plus tolérables.

Outre l’agacement et l’inquiétude bien compréhensibles que cette pratique irresponsable provoque chez les riverains, c’est aussi la sécurité de nos concitoyens qui est en jeu, tant pour les conducteurs qui roulent presque systématiquement sans casque que pour les autres utilisateurs de l’espace public.

A partir d’aujourd’hui, les contrevenants risqueront systématiquement la saisie, la confiscation ou la destruction des véhicules utilisés dans le cadre du rodéo urbain. Par ailleurs, l’accélération du déploiement des caméras de vidéoprotection dans les quartiers et en centre-ville facilitera l’identification des délinquants.

Nord Eclair, La Voix du Nord, info-chalon

Voir également les reportages suivants :

 

 

 

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