Dans la quête permanente de solutions pour améliorer la sécurité routière, l’attention se porte souvent sur les moyens de modérer la vitesse des véhicules. Traditionnellement, les radars répressifs ont été utilisés pour sanctionner les excès de vitesse dans l’espoir de réduire les accidents, en supposant que l’excès de vitesse (et non la vitesse excessive) serait responsable des accidents.
Contrairement aux dispositifs répressifs, les radars pédagogiques ont pour vocation d’informer les conducteurs de leur vitesse actuelle sans imposer de sanctions. De nombreux fabricants existent sur le marché, à l’étranger comme en France comme par exemple le radar pédagogique EVOLIS Vision. Ces systèmes sont conçus pour encourager une prise de conscience individuelle et favoriser une conduite responsable par le biais de l’éducation plutôt que de la peur de la punition.
Cependant, des études récentes suggèrent que les radars pédagogiques, ou Systèmes de Feedback de Vitesse (Speed Feedback Signs, SFS) peuvent avoir une influence sur la vitesse moyenne, indépendamment de la relation entre vitesse et accidents. Ces recherches montrent que l’introduction de radars pédagogiques sur certaines routes peut conduire à une réduction de la vitesse moyenne, sans pour autant affecter la fluidité du trafic (Karimpour, Kluger et Wu, 2020). Comme de nombreuses études, celle-ci ne fait pas le lien entre le niveau de l’accidentologie et la vitesse moyenne.
Voici une synthèse de différentes études sur les SFS montrant la baisse de la vitesse moyenne, qui est l’objectif des radars automatiques, ses inconvénients en moins : le coût est très réduit (installation et maintenance), pas de mobilisation des forces de l’ordre, pas d’amende/points de permis pour les conducteurs, pas de surveillance via la lecture de plaque/prise de photos.
Ces observations nous amènent à réfléchir sur l’approche la plus pertinente pour améliorer la sécurité routière. Elles suggèrent que la clé pourrait résider moins dans la répression que dans l’éducation et la sensibilisation. Les radars pédagogiques, en fournissant un feedback instantané aux conducteurs sans les pénaliser, incarnent cette philosophie. Ils offrent une opportunité de promouvoir une conduite plus mesurée et consciente, qui pourrait améliorer le bien-être général sur les routes, même si la vitesse en elle-même n’est pas le principal déterminant des accidents.
Le CEREMA publique également une étude complète à ce sujet.