Les pouvoirs publics ont délégué la mise en œuvre du système d’appels d’urgence (eCall) aux sociétés d’assistance. Une convention d’habilitation entre l’État et le GIE, créé par le SNSA (syndicat des assisteurs), officialise cette décision.
Appel traité en 75 secondes
Ce dispositif d’appel d’urgence, déjà proposé par certains constructeurs depuis 2003, équipe aujourd’hui seulement 2 % du parc européen. Pour ce système, le délai du traitement de l’appel jusqu’à la sollicitation des secours par les assisteurs est fixé par l’État à 75 secondes. L’appel peut être déclenché automatiquement à la suite d’un choc, ou manuellement par l’automobiliste. Ce dispositif va devenir réglementaire et devra donc équiper tous les nouveaux modèles de véhicules légers à compter du 1er avril 2018.
Tous les échanges se feront sous forme de données numériques en complément des échanges phoniques. En l’absence de dialogue avec l’automobiliste, la plate-forme pourra recueillir automatiquement la localisation GPS du véhicule, son sens de circulation, les éléments relatifs à la gravité du choc (grâce à différents capteurs), la marque et modèle de la voiture. Toutes les données seront alors transmises par interconnexion entre la plate-forme d’assistance et les secours d’urgence.
Selon le GIE SNSA, seuls 10 % des appels eCall concernent des situations d’urgence. Ce sont donc les sociétés d’assistance qui, via la plate-forme eCall 112, seront chargées de recevoir les appels et de les filtrer pour les rediriger après analyse vers les services appropriés : SAMU, police, pompiers, services autoroutiers, dépanneurs… Le GIE SNSA devra supporter les frais de fonctionnement de cette plate-forme. Ces frais, estimés à quelques centimes par dossier, devront être amortis par la baisse des coûts des sinistres des assureurs à qui appartiennent les sociétés d’assistance.
La FNAA (Fédération Nationale de l’Artisanat Automobile) souligne le risque anti-concurrentiel de ce système qui ne laisse souvent pas le choix de la société de dépannage à l’automobiliste. Elle souhaite qu’un véhicule rendu communicant par le eCall peut être capté, en cas de panne ou même de diagnostic distant, par tout acteur qui pourrait se placer en amont du signal émis par le véhicule.