Le 8 janvier 2017, Bruno LE ROUX, alors ministre de l’Intérieur, annonçait l’expérimentation de la gestion des voitures équipées de radars par des entreprises privées, conformément à la mesure élaborée par le Comité interministériel pour la Sécurité routière (CISR) qui s’était réuni le 2 octobre 2015. En quelques mois, 1,3 million d’usagers de la route ont pris part à l’opération « Non à la privatisation des radars embarqués » lancée par l’association « 40 millions d’automobilistes » le 20 février dernier.
« D’après une enquête menée par Harris Interactive en octobre 2017, 72 % des Français sont opposés à la proposition de l’État de confier la gestion des voitures radars à des sociétés privées, preuve de la forte impopularité de cette mesure. Ils sont même 78 % à estimer que cela n’aurait aucun impact positif sur la sécurité routière », constate Daniel QUÉRO, président de “40 millions d’automobilistes”.
Pour Pierre CHASSERAY, délégué général de l’association, le lien direct créé entre la Sécurité routière et le monde de la rentabilité financière est inacceptable : « Privatiser un outil dit “de sécurité routière”, c’est en faire un moyen de gagner de l’argent et donc le décrédibiliser aux yeux des usagers. On ne peut pas prétendre sérieusement que confier la conduite des voitures radars à des salariés qui n’auront aucun pouvoir de faire cesser les infractions constatées permettra de sauver des vies. Les syndicats de police eux-mêmes le disent : les radars ne luttent pas efficacement contre les comportements dangereux et le recours aux radars privés n’a d’autre objectif que de faire rentrer l’argent dans les caisses de l’État. Les automobilistes ne sont pas dupes et veulent le faire savoir à l’État. »