Petit retour sur l’affaire. Jeudi 17 mai au soir, grosse opération de com’ : Gérard Collomb, comme le reste du gouvernement, est en déplacement pour aller faire le service après-vente des réformes. Quand il est interrogé sur la question des 80 kilomètres/heure sur les routes nationales.
“Qu’en pensez-vous, monsieur le ministre ?” Réponse de l’intéressé, un peu embarrassé : “Joker !” C’est pourtant lui qui est censé d’abord défendre la politique du gouvernement, ensuite s’occuper de la sécurité routière (cela fait partie de ses compétences).
Il met en lumière les divisions qui existent au sein du gouvernement sur cette mesure. Gérard Collomb n’est pas le premier à émettre des réserves. Jacques Mézard, le ministre des Territoires, avait déjà fait savoir qu’il n’était pas très chaud.
“Pourquoi emmerder les Français avec leurs bagnoles ?” : c’est un peu la pensée générale. D’autant que quand ils se déplacent, les membres du gouvernement voient bien que les Français grognent.
“On ne peut plus sortir en région sans se prendre dans la figure les motards en colère. On perd des points, on perd des points !”, s’inquiète ce ministre qui craint que les 80 kilomètres/heure ne viennent gâcher tout le boulot accompli jusqu’ici. “On nous taxe déjà d’être des Parisiens, coupés du monde. Alors là, on tend le bâton !”.
Certains ministres sont pourtant allés le voir. Des députés aussi ont tenté de l’alerter, et même de faire des propositions : 80 kilomètres/heure uniquement sur les routes dangereuses, ou bien uniquement quand il n’y a pas de marquage au sol. Ce qui paraît être du bon sens. Mais sans succès.
Édouard Philippe reste pour l’instant inflexible. “Il est convaincu”, explique son entourage. Il est surtout “orgueilleux”, taclent ceux qui, dans la majorité, ne comprennent pas son entêtement.
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