En Angleterre, on conçoit la sécurité routière à l’opposé de la France, avec des succès qui ne sont pas moindres. On estime aujourd’hui que près de 55 % des radars du territoire britannique ont été désactivés. […]
L’expérience est arrivée inopinément à Swindon, une ville de 180 000 habitants, décide en 2009, pour des raisons budgétaires, la suppression des sept radars de la commune. (en France, il est d’usage de faire l’inverse, à savoir lorsque l’État a besoin d’argent, il installe des radars, ndlr)
Cinq ans après, le bilan est imprévu puisque, malgré cette mise hors service, le nombre d’accidents de la route a régulièrement diminué.
Pour Keith Williams, adjoint au maire de Swindon, « les radars ne flashaient pas beaucoup, mais il y avait un coût à les maintenir opérationnels, alors qu’ils n’avaient pas réellement d’impact positif sur la sécurité routière ».
Ce constat fortuit va éveiller la curiosité de plusieurs régions et, tour à tour, le Somerset, le Northamptonshire et l’Oxfordshire désactivent un grand nombre de leurs radars. Avec le même résultat positif, qui a plus que valeur de sondage. On estime aujourd’hui que près de 55 % des radars du territoire britannique ont été désactivés.
Amy Aeron-Thomas, de l’association d’aide aux victimes de la route Road Peace, confirmera que « dans certaines régions, seul un radar sur dix est actif », ce qui traduit bien une autre approche de sécurité routière, mieux admise par les usagers qui ont changé leur comportement.
Julh Hollen de la Vejdirektoratet (Direction danoise de la route) le dit : « C’est comme si nous avions trouvé la vitesse la mieux adaptée à ces portions de route. Cela nous a permis de réduire les écarts de vitesse entre les véhicules et donc de diminuer le nombre de personnes qui procèdent à des manoeuvres de dépassement potentiellement dangereuses. »
Quant à Erik Mather de la police de la route danoise, il renchérit : « La police était vraiment peu partisane de cette idée au départ, mais nous avons complètement changé d’opinion au regard de l’expérimentation menée depuis deux ans. »