Le 7 juin, un gendarme est mort dans la Nièvre au guidon d’une Yamaha MT-09, identique à celle conduite par Florent Laverdure, policier à Tours.
Le 18 avril, Florent Laverdure, 29 ans, agent motocycliste expérimenté de la police municipale de Tours, décède sur l’A 10, à Tours, alors qu’il part en intervention. Sans raison apparente, il perd le contrôle de sa machine – une Yamaha MT-09 – et percute le terre-plein central. La possibilité d’un guidonnage est alors évoquée.
Le lendemain, commencent à arriver – chez les 16.097 clients possesseurs de MT-09, Tracer 900 et XSR 900 – un courrier émanant de Yamaha, qui décide de procéder par précaution au remplacement des supports inférieurs de guidon.
Un rappel « initié plusieurs semaines avant » le premier drame, précise, le 21 avril, Vincent Thommeret, directeur général de Yamaha Motor France, « choqué, comme tout le monde, par cet accident ».
Le courrier précisait alors que « […] du fait des vibrations moteur, les goujons peuvent se desserrer légèrement. Dans les cas extrêmes, ils pourraient se desserrer complètement des supports inférieurs de guidon, ce qui pourrait provoquer une perte de contrôle de la direction […] »
Dans tout le département, les motos de ce type restent à quai. A la police municipale, bien sûr, mais aussi à la gendarmerie, où six engins concernés circulent. « Interdiction de rouler avec tant qu’on n’aura pas levé le doute », avait indiqué alors le colonel commandant du groupement Quentin de Bennetot. Aujourd’hui, elles auraient repris du service.
La semaine dernière, le 7 juin, Frédéric Prouteau, 34 ans, instructeur détaché volontaire au Centre national de formation des motocyclistes de la gendarmerie nationale de Fontainebleau (Seine-et-Marne), escortait, sur l’A 77, un demi-détachement en formation se rendant à Magny-Cours (Nièvre). Il se tue après avoir heurté violemment le rail central.
Florent Laverdure comme Frédéric Prouteau étaient des professionnels aguerris, unanimement reconnus. Tous deux sont morts dans des circonstances qui, pour l’heure, restent indéterminées. Pour autant, il est impossible d’ignorer qu’ils conduisaient chacun une Yamaha MT-09. Un état de fait qui interroge. Les résultats de son expertise, qui pourraient être livrés à la rentrée, permettront probablement de faire toute la lumière sur les circonstances de cet accident.
S’agissant du drame de l’A 77, à l’amont de l’échangeur desservant Coulanges-lès-Nevers (Nièvre), les plus grandes précautions ont été prises lors de l’enlèvement de la moto accidentée, nous confirmait hier notre confrère du Journal du Centre, Jean-Michel Benet. Lequel précisait que « des traces observées sur le bitume depuis une centaine de mètres au-dessus du point d’impact ne fourniss [ai] ent finalement pas d’explication tangible ». La chaussée ne serait pas en cause.
L’enquête va donc se poursuivre – « c’est l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) qui a été saisie », précisait le commandant Patrick Blin, chef de l’escadron départemental de sécurité routière de la Nièvre et l’engin, là encore, va faire l’objet d’une expertise.
Dans les deux cas, les conclusions à venir sont particulièrement attendues.