Amazon et Uber ne sont pas que de simples sites internet ou applications mobiles, ce sont de grandes multinationales qui investissent à coup de milliards de dollars dans des startups innovantes. Leur but : réduire les coûts de transport en passant notamment par une automatisation massive de la supply chain.
Une étude de la Deutsche Bank, relayée par nos confrères d’Actu Logistique, détaille la stratégie du géant du e-commerce Amazon. L’entreprise communicant peu à ce sujet, les auteurs de l’étude ont dû réaliser une enquête indépendante sur 5 000 colis, pendant cinq ans, pour mieux comprendre comment Amazon gère le processus de livraison, avec ou sans partenaires. Ces analystes rappellent que le coût du transport et de la logistique représente 90 % du résultat brut d’Amazon. Cela donne une idée de l’importance des efforts consentis par le distributeur pour réduire ces dépenses. Selon cette même étude, le principal défi d’Amazon sera de s’attaquer aux coûts de transport, notamment le fameux « dernier kilomètre ». Pour réaliser cet objectif, Amazon a déjà des partenariats avec la poste américaine ainsi que des transporteurs locaux, mais évite de passer par les grands acteurs nationaux privés, tels que UPS et Fedex. Ainsi, Amazon pense baisser de 50 % du coût par unité, et ainsi le ramener à 2 dollars, au lieu de 4 aujourd’hui. Mais le géant ne compte pas s’arrêter là. En effet, l’objectif est, à terme, d’automatiser quasiment toute la chaîne de distribution, pour faire tendre le coût de chaque livraison vers 0. Cette automatisation passera par les drones (déjà utilisés par Amazon), les robots (dans les entrepôts) ainsi qu’aux poids-lourds autonomes.
De son côté Uber a racheté le spécialiste du poids-lourd autonome Otto, mais a également lancé l’application Uber Freight (voir la vidéo de présentation), une plate-forme de mise en relation pour le transport de marchandises par camion. Cette plate-forme facilite la rencontre des transporteurs (offre) et de leurs clients (demande), une sorte d’ubérisation dans le B2B. Pour l’instant, seules des semi-remorques complets et des chargements réfrigérés sont acceptés. Mais Uber n’est pas seul sur ce secteur. En effet, en Allemagne Sennder propose déjà ce type de service. En France, les start-up Convargo, Chronotruck et FretLink le proposent également. Le but de ces plate-formes est de mettre en concurrence les transporteurs, de leur fournir plus de clients mais surtout d’automatiser le management intermédiaire, tout du moins en partie. Cet objectif de long terme est d’ailleurs rappelé par Peter Reinhardt, co-fondateur de Segment, société de services informatiques.