Mise à jour du 01/10/2014
Après avoir lutté contre les automobiles en centre-ville, la tendance s’inverse dans certaines communes qui régénèrent ainsi l’activité des quartiers. C’est un revirement de situation. Alors que la plupart des communes veulent bannir la voiture des centres-villes, certaines municipalités espèrent désormais les attirer. Un phénomène qui s’observe depuis les élections municipales de mars.
La réintroduction de l’automobile en ville régénère l’activité des quartiers, [à tel point que] certaines municipalités espèrent désormais les attirer.
[ndlr Cette tendance a survécue puisque certaines villes sont restées dans l’autophobie] Certaines villes ont aussi supprimé de nombreuses places de stationnement, à l’instar de Paris. En l’espace de dix ans, plus de 20 000 emplacements ont disparu dans la capitale. D’autres communes, comme Londres, ont instauré un péage à l’entrée du coeur de la ville. Par ailleurs, les « zones 30 » ont connu un développement exponentiel partout dans l’Hexagone.
Une clientèle à fort pouvoir d’achat
Pourtant, selon le site d’information, « le fait d’avoir rejeté la voiture dans ces grands ensembles semble avoir entraîné un déficit en équipements de loisirs et en services de proximité. Car, justement, l’accessibilité et la mobilité jouent un rôle central dans l’animation d’un quartier« .
le fait d’avoir rejeté la voiture dans ces grands ensembles semble avoir entraîné un déficit en équipements de loisirs et en services de proximité
Récemment, la ville de Pau, dirigée par François Bayrou, a complètement modifié sa ligne de conduite. La municipalité vient de revoir sa politique à l’égard de la voiture. Oublié, le tout-piéton, la ville veut désormais attirer davantage d’automobiles dans le centre-ville. Pour ce faire, des pistes cyclables ont même été supprimées. Même constat à Angers, à Narbonne ou à Montauban. À Nantes, le président de la CCI souligne qu’il y a « une clientèle à fort pouvoir d’achat qui n’utilise que sa voiture« .
À Nantes, le président de la CCI souligne qu’il y a « une clientèle à fort pouvoir d’achat qui n’utilise que sa voiture
À Angers, le nouveau maire Christophe Béchu a décidé de rendre la première heure de stationnement gratuite afin de « casser l’image d’un centre-ville inaccessible », explique le président des Vitrines d’Angers au site. Un manque à gagner de 800 000 euros pour la municipalité (ndlr : largement compensé par un regain d’activité). Hérouville-Saint-Clair, une commune du Calvados de 20 000 habitants, a quant à elle instauré la gratuité totale.
Article du 21/07/14
La complainte est toujours la même, qu’elle émane de commerçants qui se plaignent car « les affaires ne marchent plus comme avant » ou de professions libérales qui « n’arrivent plus à travailler ».
Rues piétonnes rouvertes au trafic. Béthune (Pas-de-Calais), la première, a défrayé la chronique. La Grand-Place, piétonne depuis une vingtaine d’années, a été rendue à la circulation automobile et au parking dès le mois d’avril. Puis Auray (Morbihan) a supprimé sa zone piétonne, qui existait depuis 2007. A Thionville (Moselle), une piste cyclable bidirectionnelle a été supprimée dans le centre-ville en mai.
L’édile de Thionville a 43 ans, et le maire de Béthune, auteur de la fameuse phrase « Il faut vivre dans son temps. L’automobile ne va pas disparaître. C’est une liberté, une mobilité !« , affiche à peine 37 ans.
Dans le centre de La Roche-sur-Yon, le stationnement est désormais « gratuit le samedi sur toute la voirie et dans les parkings couverts », découvre-t-on dans Le Pays Yonnais. Le maire Luc Bouard (UMP), qui veut « redynamiser le centre-ville », a écouté « les commerçants qui veulent favoriser le stationnement de leurs clients ». Dans les cartons, la suppression d’un feu tricolore et d’une voie de bus réservée afin, on le suppose, d’accélérer la fluidité.
Le nouveau vice-président de Lille Métropole en charge des transports, Gérard Darmanin, nouveau maire de Tourcoing, bataille contre ses propres services pour étendre la gratuité du stationnement. François Bayrou, maire de Pau, revoit le plan de circulation pour faire entrer davantage de voitures dans le centre-ville. Dans cet objectif, exactement comme à Thionville, des pistes cyclables sont supprimées.
« On n’est plus dans la sacralisation du vélo ». Toulouse, décide de rétablir un stationnement moins cher dans les parkings Vinci, et supprime, dans le même temps, l’aide à l’achat de vélos électriques qui avait été instituée par la précédente municipalité.
Pour qu’une ville soit vivante, que ses commerces prospèrent, ils doivent être accessibles facilement.