Le tout dernier épisode du « feuilleton de la fermeture des voies sur berges » est présenté par la région Ile-de-France. Et, sans surprise, le bilan que dresse la région est accablant, tant sur le chapitre de la circulation que sur celui de l’environnement. (lire le rapport)
Résumé en 7 points :
- Les reports de circulation depuis la voie fermée au trafic sont allés au-delà de l’hypercentre parisien, jusqu’au boulevard périphérique et ses abords au sud-ouest. On a pu également observer des évolutions significatives du trafic dans le sens ouest-est sur l’A86 sud. Certains déplacements de banlieue à banlieue ont connu une hausse significative des temps de trajet, comme par exemple sur l’itinéraire Boulogne – Charenton (environ + 40 %). Le périmètre impacté par les reports successifs du centre vers la périphérie confirme l’objection soulevée en son temps du commissaire enquêteur sur l’aire géographique d’impact du projet qu’il aurait fallu prendre en considération.
- Aucun phénomène d’évaporation du trafic (renonciation à des déplacements automobile) n’a pu être observé ou établi plus d’un an après la fermeture de la voie.
- Les quais hauts ont particulièrement subi par les reports de trafic.
- L’élévation du bruit au niveau des façades sur les quais hauts a fortement augmenté, allant jusqu’à un doublement de l’énergie sonore la nuit (+2 à +4 dB).
- Si l’on exclut le facteur météorologique , on constate que la pollution s’est, pour l’essentiel, simplement déplacée.
- L’absence d’impact positif sur la qualité de l’air est directement lié à l’augmentation du niveau de congestion du trafic, avec des temps de parcours détériorés sur de nombreux axes en heures de pointe.
- Les temps de parcours des bus (environ 25 lignes concernées) ont été concernés de manière significative dans leur traversée du secteur, en raison notamment de la congestion des carrefours.
Ainsi la pollution connaît une hausse de 1% à 5% sur les carrefours quais hauts dont la congestion s’est accrue. De même, l’air s’est quelque peu dégradé sur des itinéraires de report comme le boulevard Saint-Germain. Enfin, ces chiffres montrent que le niveau de pollution est monté d’un cran à l’est de Paris.
En d’autres termes, il n’y a guère eu d’amélioration depuis mars denier, ce qui laisse supposer que le trafic automobile n’a pas pour l’instant fléchi. Pourtant, l’équipe d’Anne Hidalgo parie sur le recul de la voiture, selon le «principe d’évaporation» décrit par son adjoint aux transports, Christophe Najdovski.
D’ailleurs, l’étude d’Airparif révèle que cette piétonnisation a eu des répercussions au-delà du périphérique parisien, notamment sur l’A4, l’A 86 et l‘A 13. Sur ces grands axes routiers, les niveaux de dioxyde d’azote ont augmenté de 1% à +5% .
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