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Fermeture des voies sur berges à Paris : tout le monde perdant ?

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Plan des travaux (crédits : Le Parisien)- Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Résumé : les petites entreprises voient les temps de trajet de ses salariés se rallonger, les livraisons vont devoir se faire plus tôt (avant 6h) ce qui va engendrer des nuisances pour les riverains, hausse du temps de trajet pour les habitants de banlieue parisienne, surcharge des transports en commun qui sont déjà en surcapacité etc. A titre d’exemple, en 2011, 20% des RER D avait plus de 5 minutes de retard ou étaient annulés.

Cette mesure a été votée avec toutes les voix des partis de gauche (PS-PCF, PRG, PG) et des écologistes. A droite, LR et UDI ont voté contre, et le MoDem s’est abstenu.

Les entreprises, déjà en difficulté, vont fortement en souffrir

Pour les acteurs économiques, l’impossibilité de traverser Paris via les voies sur berges constitue un risque pour leur activité. Les entreprises de transport, de déménagement et l’hôtellerie-restauration sont particulièrement pénalisées. Certains, comme Olivier, plombier, déplore “la galère de rouler”. “Ça devient l’enfer, ça rallonge d’une bonne demi-heure par jour”.

La piétonnisation des voies sur berges ne met pas tout le monde d’accord, et les entreprises sont au premier rang des contestataires. Celles-ci voient d’un très mauvais oeil la fermeture, validée ce lundi matin par le conseil de Paris, de cet axe majeur de la circulation parisienne qu’est la voie Georges-Pompidou sur 3,3 kilomètres.

Les professionnels sont en effet les premiers impactés par la fermeture de la voie Georges Pomidou. Selon une statistique de l’atelier parisien d’urbanisme Apur, citée par la CCIP, 80% des déplacements à Paris ont un motif professionnel. Artisans, entrepreneurs du bâtiment, commerçants ou encore professionnels de santé n’ont en effet d’autre choix pour se déplacer dans la capitale que d’emprunter un véhicule automobile.

La CGPME d’Ile-de-France a d’ores et déjà des retours d’entrepreneurs qui se plaignent de la complexité croissante de leurs déplacements dans la capitale. «Elles étaient déjà impactées par la réduction du nombre de places de stationnement, c’est maintenant un obstacle de plus à franchir, alors que les entreprises restent dans une situation fragile», déplore Bernard Cohen-Hadad, président de la CGPME Paris. «Les petites enseignes se font livrer plusieurs fois par semaine, les produits frais sont livrés tous les jours… Avec une circulation plus intense dans Paris, il va falloir réaménager les tournées pour livrer plus tôt. Mais si les professionnels sont plus nombreux à livrer leurs marchandises à 6h du matin, les riverains risquent de finir par s’en plaindre ! C’est aussi une source de stress supplémentaire pour les salariés, qui peinent à respecter leurs horaires»

Les entrepreneurs sont d’autant plus en colère qu’ils estiment que la mesure a été prise «sans concertation».

Les opposants au projet s’inquiètent du report de trafic engendré par la fermeture de ce grand axe et s’inquiètent pour les rues et avenues voisines qui vont devoir supporter ces milliers de véhicules supplémentaires. D’après une étude commandée par la préfecture de police et la mairie de Paris, les quais hauts rive droite, les quais rive gauche, le boulevard des Italiens, le boulevard Saint-Martin et l’avenue Foch vont, dans l’immédiat, devoir faire face à une hausse importante du trafic.

+20 minutes voir triplement de la durée des trajets

Chez les maires de banlieue, la grogne monte. Éric Berdoati, maire LR de Saint-Cloud, déplore ainsi sur RTL une augmentation du temps de trajet pour les Franciliens : “Au minimum, vous allez augmenter votre trajet de plus de 20 minutes au moins. C’est colossal”. Même son de cloche chez Ludovic Toro, édile de Coubron (Seine-Saint-Denis), qui ne manque pas de rappeler dans les colonnes du Parisien que la crue de la Seine et l’impraticabilité des voies sur berge avaient presque triplé le temps de trajet entre Paris et sa commune.

La principale alternative (transports en commun) déjà surchargée

Dans une interview au Monde, Jacques J. P. Martin, maire LR de Nogent-sur-Marne, se dit ainsi prêt à soutenir la piétonnisation seulement si Paris accepte de mettre en place “un comité de pilotage Paris-Banlieue” qui permettrait d’étudier les “solutions alternatives (parking relais, bus propres, Autolib’, etc)”. Brice Rabaste, maire de Chelles (Seine-et-Marne), acquiesce et demande un élargissement de la zone de couverture du service d’autopartage des voitures électriques. “Rendre les berges piétonnes, pourquoi pas ? Mais c’est incompréhensible d’empêcher d’un côté les Chellois de rentrer dans Paris et, de l’autre, de leur refuser l’installation d’Autolib’“. Quant à Bruno Beschizza, élu LR à la tête d’Aulnay-Sous-Bois, il souligne dans le Figaro les dysfonctionnements du RER. “Faute de transports en commun suffisants, mon territoire est enclavé. Il y a bien le RER B mais, on le sait, il fonctionne mal“.

Le préfet de Paris souhaite une période d’observation de 6 mois

Peu après, le préfet de police de Paris, Michel Cadot, a annoncé avoir posé plusieurs conditions avant de donner un avis conforme à l’arrêté de la maire de Paris, condition sine qua none pour officialiser ce projet. Le préfet exige notamment une mesure de l’impact sur la circulation dans Paris et sa région. Il souhaite aussi la possibilité d’ouvrir la voie sur berge aux véhicules de secours et de police.

Michel Cadot a également ajouté une « période d’observation de six mois » durant laquelle un comité technique de suivi, installé dès le 3 octobre, fera ses observations. « Il ne s’agit pas d’un comité politique, mais bien technique de cette mesure, de ses conséquences », a insisté le préfet, qui souhaite « dépassionner le débat ». « Au bout de six mois, les éléments de cette évaluation permettront de prendre une décision qui n’est pas irréversible », a insisté le préfet de police.

Le Figaro, Le Monde, RTL, Retard RER D, voir également l’article de Wikipedia

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