La piétonnisation des voies sur berge il y a un an n’a fait que déplacer les zones de pollution, selon une étude d’Airparif.
Anne Hidalgo qui a fermé, il y a un an, à la circulation les berges rive droite à Paris en vue de réduire la pollution atmosphérique n’a, pour l’instant, pas gagné son pari. C’est ce qui ressort du rapport très attendu d’Airparif qui a analysé les effets de cette mesure sur une période d’un an. Cette étude a été présentée ce lundi aux diverses autorités concernées: la Mairie de Paris, la préfecture de police, la région et l’État.
Il apparaît tout d’abord que la pollution a bien reculé sur les quais bas désormais interdits à la voiture sur un trajet de 3,5 km entre l’entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) jusqu’à la sortie du tunnel Henri-IV (4e). Le centre de Paris bénéficie à certains endroits d’une amélioration. Toutefois et malgré une baisse pouvant aller jusqu’à 25 %, les niveaux de pollution restent élevés et sont toujours au-dessus des valeurs réglementaires.
«Aucun impact significatif»
Mais comme cela avait déjà été relevé dans un premier rapport d’étape rendu en mars dernier, la situation s’est dégradée ailleurs. Ainsi la pollution connaît une hausse de 1% à 5% sur les carrefours quais hauts dont la congestion s’est accrue. De même, l’air s’est quelque peu dégradé sur des itinéraires de report comme le boulevard Saint-Germain.
Ainsi, les nuisances que souhaite combattre la maire de la capitale, n’ont fait que se déplacer et le Parisien à ce jour ne respire pas mieux qu’avant. «Aucun impact significatif sur l’exposition des populations n’a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse» note le rapport d’Airparif.
Des répercussions au-delà du péréphérique parisien
Ce rapport définitif confirme ainsi la situation qui avait été relevée dans le premier rapport d’étape il y a sept mois. En d’autres termes, il n’y a guère eu d’amélioration depuis mars denier, ce qui laisse supposer que le trafic automobile n’a pas pour l’instant fléchi. Pourtant, l’équipe d’Anne Hidalgo parie sur le recul de la voiture, selon le «principe d’évaporation» décrit par son adjoint aux transports, Christophe Najdovski. En s’appuyant sur un phénomène déjà constaté et analysé dans d’autres villes françaises, ce dernier reste persuadé que les automobilistes, lassés par les embouteillages, finiront par trouver d’autres solutions de déplacements comme le recours aux trains, aux bus…
Pour l’heure et notamment en raison d’une offre de transports en commun insuffisante, le Francilien ne lâche pas son volant. D’ailleurs, l’étude d’Airparif révèle que cette piétonnisation a eu des répercussions au-delà du périphérique parisien, notamment sur l’A4, l’A 86 et l‘A 13. Sur ces grands axes routiers, les niveaux de dioxyde d’azote ont augmenté de 1% à +5% .
En juin dernier, la préfecture de police de Paris qui pouvait faire barrage à ce projet a entériné la piétonnisation des berges rive droite. Dans un rapport du comité technique de suivi qui lui avait été remis, des conditions de circulation «dégradées» sur les axes de report avaient déjà été constatées. Mais la préfecture, a estimé que celles-ci ne s’écartaient pas de ce qui avait été envisagé. Se voulant optimiste, le comité technique mise d’ailleurs sur une baisse future du trafic automobile car encouragée par diverses autres mesures. Parmi elles: les vignettes Crit’Air ou encore les zones de circulation restreinte.