Malheureusement, si les budgets alloués à la répression explosent pour alimenter la tirelire de l’Etat, les routes françaises, elles, continuent de se dégrader faute d’entretien. Les dépenses d’investissement des départements dans le réseau routier ont ainsi baissé de 30 %, passant de 4,7 milliards en 2008 à 3,3 milliards d’euros en 2014. Entre 2009 et 2015, les dépenses de l’Etat allouées à l’entretien des routes ont également baissé de 100 millions d’euros.
Si désormais un rapport est produit chaque année par la Délégation à la Sécurité Routière sur l’utilisation du produit des recettes des amendes radars, n’en déplaise au ministère de l’Intérieur, ces recettes ne sont toujours pas affectées à la sécurité des conducteurs.
En outre, le versement aux collectivités territoriales des recettes encaissées par l’État au titre des amendes de police relatives à la circulation routière va de nouveau diminuer en 2018. Entre 2017 et 2018, la baisse atteint même 28 %, soit 148 millions d’euros de moins pour les collectivités qui subissent déjà des baisses successives de la dotation globale de fonctionnement.
Pour redonner aux collectivités territoriales les moyens d’agir pour la sécurité des usagers de la route, l’amendement n°II-143, proposé à l’initiative de la Ligue de Défense des Conducteurs, a été soutenu par le député de l’Essonne, Franck Marlin et 21 députés qui ont accepté de le cosigner. Cet amendement proposait ainsi que l’enveloppe prévue pour l’achat de nouveaux radars en 2018, soit réaffectée aux collectivités locales pour leur permettre de continuer à investir et à équiper leurs territoires, notamment en termes d’entretien et d’amélioration du réseau routier.
Si le gouvernement n’a pas voulu soutenir cet amendement, le combat contre la prolifération des radars et la politique de flash-fiscalisation continue. Prochaine étape pour la Ligue de Défense des Conducteurs : la modification du texte au Sénat et lors de son prochain passage à l’Assemblée. Coûte que coûte, nous devons maintenir ce sujet au cœur des débats, pour obtenir que la politique de sécurité routière ne se résume pas à un enjeu lucratif lié au déploiement systématique de radars, mais qu’elle retrouve au contraire son seul et unique objectif de faire baisser la mortalité routière !