L’INSEE a publié une étude le 27 mai dernier sur le lien entre pollution de l’air due au trafic automobile et admissions aux urgences.
Le titre insiste sur la relation pollution de l’air -> augmentation des admissions aux urgences. La mesure est effectuée lors de jours de grèves des transports en commun, comparés à des jours normaux.
Les chiffres sont les suivants : “Dans les hôpitaux des aires urbaines étudiées, les admissions aux urgences pour affections aiguës des voies respiratoires supérieures (pharyngite, laryngite, etc.), sont significativement plus nombreuses le jour de la grève (+ 0,3 admission par million d’habitants, par rapport à un niveau moyen de 0,8 admission par million d’habitants un jour « standard »). Le lendemain, les admissions aux urgences pour anomalies de la respiration sont plus nombreuses que d’accoutumée (+ 0,2 admission par million d’habitants). ”
Ainsi, pour 30% de véhicules en plus (à cause de la grève), les admissions augmentent de 0,5/M d’habitants, soit seulement 6 personnes hospitalisées en plus pour toute l’Île-de-France ! (12 millions d’habitants).
Par la suite, l’étude précise néanmoins : “la perturbation dans les transports induit une moindre propagation virale, due à moins d’échanges et contacts entre individus. Les admissions aux urgences pour grippe et gastro-entérite diminuent les jours suivant la perturbation. Ainsi, les pathologies respiratoires d’origine virale seraient soumises à deux phénomènes aux effets opposés qu’il importe de distinguer : une hausse induite par la pollution de l’air accrue, une baisse du fait d’une moindre contagion. […] Ainsi, les deux jours suivant la grève, les admissions aux urgences pour grippes et pneumonies diminuent (– 0,6 admission par million d’habitants, par rapport à 4,4 admissions par million d’habitants un jour « standard »)
Ainsi, grâce à la diminution de l’utilisation des transports en commun, l’INSEE mentionne une diminution de 0,6 admission/M. d’habitants.
Total : une augmentation de 30% des véhicules permet une diminution de 0,1 admission/million d’habitants aux urgences pour les maladies relevées par l’étude.
Conclusion de l’INSEE : L’effet de court terme est ici probablement sous-estimé. En effet, du fait d’une moindre propagation virale, les admissions aux urgences pour pathologies respiratoires sont moins nombreuses que si seul le surcroît de pollution de l’air était en cause. Malgré une probable sous-estimation, constater une hausse de certaines pathologies respiratoires permet de conclure à l’effet néfaste, à court terme, de la pollution automobile sur la santé respiratoire.
La pollution de l’air due au trafic automobile augmente les admissions aux urgences pour maladies respiratoires :…https://t.co/FeTjKIyfOc
— Insee (@InseeFr) May 27, 2019