Les radars marchent tellement bien en France qu’on en appelle à des entreprises privées pour en assurer le fonctionnement effectif. Décidément, la pénalisation des automobilistes est un marché en plein boom. À partir de vendredi, les premiers radars mobiles seront confiés à des prestataires privés. Si nous ne sommes que dans une phase de test, qui doit commencer avec la Normandie, le principe devrait se généraliser à l’ensemble du territoire à partir du premier septembre 2017.
Même si les pouvoirs publics ont pris soin de préciser que les entreprises recrutées pour ces nouvelles missions ne seraient pas rétribuées en fonction du nombre d’infractions enregistrées, force est de constater que des acteurs du privé semblent intéressés par un marché potentiellement juteux (et dont les coûts, comme toujours, seront portés par le contribuable).
Ce marché, artificiellement créé par l’État et son besoin de trouver des ressources, c’est celui de la pénalisation des citoyens ordinaires : après la vignette Crit’air, l’écotaxe et ses portiques qui ont coûté des millions, c’est au tour des radars mobiles de se transformer en cash machines pour des prestataires privés. Ironiquement, la fiscalité semble être le seul secteur de croissance dans notre économie devenue bien malade.
Plutôt que de multiplier les pénalités, les crimes ou les délits imaginaires (le dernier en date étant bien sûr l’interdiction des vitres teintées), peut-être eût-il fallu penser l’impact de la multiplication des normes et règlements en termes de mobilisation des ressources humaines et personnels publics ? Pour traiter autant de lois, de tracasseries bureaucratiques et de nouvelles charges portant sur les automobilistes, faudra-t-il embaucher le double de fonctionnaires ou de nouveaux prestataires privés, là encore aux frais du contribuable ? Est-on prêt à payer pour pourrir la vie des citoyens ?