Une enquête d’Armel Joubert des Ouches
Il y a quelques semaines, à Toulon dans le Var, un minibus s’est retrouvé bloqué sur un dos d’ânes, ce dernier étant trop haut. Plus récemment, c’est un camion de pompier qui, se rendant sur les lieux d’un incendie, n’a pas pu franchir le ralentisseur !
Ils sont placés dans des virages, des couloirs de bus, en quinconce, trop hauts, trop courts. « Coussins berlinois », dos d’ânes, ralentisseurs, ils portent des noms différents, mais ils ont un but bien précis : faire ralentir les automobiles, quoi qu’il en coûte ! (ndlr : inclu le temps perdu, l’usure et la pollution supplémentaires dus au freinage etc.) Ces nouvelles infrastructures routières qui coûtent des milliers d’euros, se répandent un peu partout en France depuis quelques années. Le plus souvent, au mépris des règles fixées par l’Etat.
Dans une enquête publiée en octobre 2013 déjà, le magazine Auto Plus (n° 1309) révélait qu’au moins 30% des dos d’ânes et ralentisseurs installés dans les villes et villages étaient illégaux. 3 ans après la parution de cette enquête, il semblerait que la réalité soit en fait bien supérieure à ce chiffre. Pourquoi ? Parce que la plupart des trottoirs mesurent 12, 13 voire 15 centimètres de hauteur, ces trottoirs sur lesquels sont alignés les dos d’ânes. Or, les ralentisseurs ne devraient pas excéder 10 centimètres.
Principe de précaution, sécurité routière, la France devient dans ce domaine le pays du n’importe quoi alors que dans certains pays du nord de l’Europe, on commence à créer des « rues dégagées » (voir l’étude de la Ligue de Défense des Conducteurs) expériences qui se sont montrées particulières efficaces puisque le nombre des accidents s’est effondré. On sait par exemple que le nombre panneaux de signalisations a été multiplié par 2 depuis ces 10 dernières années. Ce sont maintenant les dos d’ânes qui se multiplient partout dans l’Hexagone.
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