Contrairement aux idées reçues, la mort d’Ayrton Senna n’est pas survenue à cause de la vitesse mais à cause de l’interdiction d’un dispositif permettant de stabiliser sa voiture. Explications.
Le Grand Prix de Saint-Marin est le théâtre du décès du pilote autrichien Roland Ratzenberger sur Simtek lors des essais puis, le lendemain 1er mai 1994, au sixième tour de ce Grand Prix disputé sur le circuit d’Imola, Ayrton Senna perd le contrôle de sa Williams-Renault dans la courbe rapide de Tamburello et est victime d’un accident mortel. D’autres graves accidents se produisent durant la saison, notamment celui de Karl Wendlinger à Monaco.
La Williams-Renault FW16, [voiture d’Ayrton Senna, ndlr] privée des assistances électroniques au pilotage (suspensions actives, anti-patinage, etc.) interdites depuis la fin de la saison précédente, exploite mal la puissance de son moteur. Les deux premières courses de la saison se soldent par deux abandons de Senna, avec un tête-à-queue au Grand Prix du Brésil et un accrochage au Grand Prix du Pacifique.
Profondément affecté par ce drame [mort de Ratzenberg, ndlr] et éprouvant un mauvais pressentiment, il confie au téléphone à sa compagne Adriana Galisteu qu’il n’a pas envie de courir. Le professeur Sid Watkins, à la tête de l’équipe médicale sur les circuits de Formule 1, rappelle dans ses mémoires qu’Ayrton Senna a pleuré sur son épaule à l’annonce de la mort de Ratzenberger1. Watkins tente de persuader Senna de ne pas courir le lendemain, lui disant qu’il est triple champion du monde, le plus rapide et qu’il ferait mieux de « se mettre à la pêche.
Causes de la mort d’Ayrton Senna
Outre les accidents de Barrichello et de Ratzenberger, JJ Lehto et Jean Alesi ont déjà été victimes de violentes sorties entrainant des blessures lors de l’intersaison. Karl Wendlinger à Monaco et Andrea Montermini à Barcelone seront, peu après, également violemment accidentés. Le changement de réglementation avec le retrait subit de l’électronique a rendu les monoplaces de l’année 1994 dangereuses à piloter. De plus, beaucoup de circuits n’ont plus été aménagés depuis plusieurs saisons, étant donné qu’aucun pilote de Formule 1 n’a été tué depuis Elio De Angelis en 1986.
La cause directe de la mort d’Ayrton Senna résulte d’une circonstance malheureuse : Sous la violence du choc, le triangle supérieur de la suspension avant de la monoplace s’est brisé et est allé frapper, tel un sabre, la visière du casque. Selon l’autopsie, cette pièce a perforé le visage de Senna sous l’arcade sourcilière droite provoquant ainsi des lésions irréversibles au cerveau et une forte hémorragie.
La cause officielle de l’accident est une rupture de la colonne de direction de la monoplace. Senna avait lui-même exigé que cette colonne soit retouchée pour améliorer son confort de pilotage. La modification ayant été réalisée dans l’urgence, une mauvaise soudure serait la cause de la rupture de la colonne de direction.
Rappel sur les interdictions en 1994 :
Interdiction des systèmes de suspensions actives.
Interdiction des systèmes d’antipatinage.
Interdiction des systèmes d’antiblocage des roues.
Interdiction des systèmes d’assistance à la direction.
Interdiction des boîtes de vitesses automatiques à passage programmé.
Accident Ayrton Senna 1er mai 1994 – Archive INA by ina (erreur dans le reportage, la vitesse est de 210 km/h et non 300)