Quand le sénat alertait sur le (très) mauvais état du réseau routier (février 2017)

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Alors que plus de 85% des chaussées étaient dans un état correct entre 2010 et 2012, ce chiffre est tombé à 83% en 2015, s’infléchissant à partir de 2013. Cela entraîne des ralentissements, des restrictions de circulation et des problèmes de sécurité. La réduction des crédits d’entretien de l’État en est l’une des premières causes, de même que l’abandon de l’écotaxe : la recette prévue de 1,2 milliard d’euros qui aurait dû être affectée à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, l’Afitf, n’a été ni remplacée ni compensée. De plus, elle avait le mérite d’établir un lien entre l’utilisation de la voirie et la redevance, à l’instar du système autoroutier.

Les autoroutes se dégradent également. Si la proportion de celles en très bon état est stable autour de 65 %, la proportion de celles en bon état était de 31 % en 2011 avant de chuter à 18 % en 2013. Le réseau considéré comme plus ou moins dégradé est passé de 5 % à 16 %. Le concessionnaire est chargé de l’entretien et l’État de contrôler le concessionnaire. Selon la Cour des comptes en 2013, l’État doit renforcer ses contrôles.

Au sujet des autoroutes, le sénateur en charge de la commission a poliment corrigé le représentant de Vinci qui avait présenté des questionnaires de satisfaction clients : M. Hervé Maurey – Permettez-moi de vous interrompre : des données objectives soulignent que la proportion du réseau plus ou moins dégradé, selon l’État, a augmenté de 5 à 16 %. Ne soyons pas dans le déni de réalité, et tenons compte du constat et de l’avis de la Cour des comptes souhaitant plus de contrôle de l’État sur les concessionnaires d’autoroutes.

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Il faudra sans doute cibler les investissements. Or, chicanes et ronds-points se multiplient, sur des routes qui voient passer trois ou quatre voitures par jour. C’est dangereux pour les deux-roues, et les poids lourds les détruisent souvent. Mieux vaudrait concentrer les moyens là où ils sont le plus nécessaires. De gros progrès ont été faits dans la capacité des véhicules à absorber les chocs.

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Quant à l’argent de la répression, seuls 30 % des 1,6 milliard d’euros récupérés sont affectés à des projets d’entretien des routes. C’est peu. Accroître cette proportion légitimerait les amendes. Cela dit, la France n’a jamais été bonne en la matière. Nous sommes le quatorzième pays européen. En Angleterre, 60 % des radars ont été désactivés depuis 2009, car M. Cameron a mis un terme à la guerre contre les automobilistes. Ce pays obtient à présent les meilleurs résultats d’Europe. À trop vouloir sauver le soldat radar, on oublie les autres causes d’accidents.

Sénat

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