ENQUÊTE- Il ressort d’une étude de l’ASFA que la somnolence et l’alcool sont les principaux facteurs conduisant à un accident mortel sur le réseau autoroutier.
D’après une étude menée par l’association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA) à partir de statistiques de 2015, la mortalité sur autoroutes ne représente que 9 % des victimes de la route, soit 298 tués. Rapportée aux 3 461 personnes qui ont perdu la vie en 2015, l’autoroute reste de loin le réseau routier le plus sûr (mais payant, ndlr). Malgré tout, selon l’ASFA, le nombre de personnes tuées sur les autoroutes est en forte hausse par rapport à 2014 (+23,1 %). Parmi les quatre principaux facteurs ayant conduit à un accident mortel, la vitesse est, contrairement aux idées reçues, le moins répertorié.
Selon l’étude, la première cause de décès sur autoroutes en 2015 (25 %) est imputable à la prise d’alcool, de drogues ou de médicaments avant de prendre la route. Les automobilistes impliqués ont à une large majorité moins de 35 ans, et 42 % des morts ont lieu la nuit et le week-end. Dans un accident sur deux on retrouve de la drogue dans l’organisme de la victime, et en ce qui concerne l’alcool, trois conducteurs sur cinq ont plus de 1,2g/l de sang (limite autorisée: 0.5g/l de sang).
En deuxième position, on retrouve la somnolence (23.6 % en 2015) qui, malgré une baisse de 42 % de son implication dans les accidents, demeure la première cause en cumul depuis 2006. Si l’on prend les cinq dernières années, elle est en cause dans un quart des tués. Les périodes à risque se situent entre 4h et 6h du matin, et entre 15h et 17h. A l’heure où l’organisme digère.
L’inattention qui ne représentait que 4 % des décès ces dernières années, est passée à 17 % en 2015. Les problèmes surviennent principalement de 17h à 20h. Cette forte augmentation semble en lien avec l’utilisation d’appareils électroniques lors d’un trajet autoroutier (téléphone, GPS…..).
Que ce soit l’année précédente ou sur les 5 dernières années, la vitesse excessive est en cause dans moins de 20 % des accidents mortels (entre 15 et 18 %). La légère augmentation de la vitesse moyenne constatée dernièrement démontre que la vitesse n’est pas corrélée à la mortalité.
Il ressort que la plupart des accidents soient souvent causés par une multitude de facteurs parmi lesquels se conjuguent l’hypovigilance, la prise de stupéfiants et la vitesse excessive (à ne pas confondre avec un dépassement de vitesse autorisée, ndlr). Dans tous les cas, on assiste à une surestimation des compétences et une sous-estimation des risques.