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Uber veut devenir la béquille des transports publics européens

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Le VTC propose aux villes périurbaines de subventionner des trajets complémentaires à leur offre de transports en commun. Des projets pourraient bientôt émerger en France.Alexandre Droulers voyage beaucoup en ce moment. Le directeur des projets nouvelle mobilité d’Uber pour l’Europe de l’Ouest fait la tournée des villes européennes pour leur vanter les mérites d’un nouveau segment de son business, qui se développe doucement aux Etats-Unis : le complément aux transports en commun. Dans les zones périurbaines à l’offre éloignée ou en voie de disparition, le leader mondial du VTC se verrait bien en complément, voire en remplaçant des transports en commun. “Nous cherchons des villes et des opérateurs de transport avec lesquels nous pourrions travailler en Europe”, explique Alexandre Droulers.

Premier pilier de cette nouvelle offre, les solutions de premiers et derniers kilomètres, une problématique bien connue des transports en zones peu denses : les stations de train ou de RER qui ramènent vers le centre de l’agglomération peuvent se trouver à plusieurs kilomètres des habitations des usagers. Il leur faut s’y rendre en voiture ou en bus, ce qui peut décourager l’utilisation des transports en commun au profit de la voiture individuelle.

Le prix d’un ticket de bus

Uber propose donc aux villes de gérer, via son service de trajets partagés UberPool, l’acheminement des administrés vers une station de transport en commun. Les villes subventionneraient le trajet, afin de le faire descendre à un prix similaire à celui d’un ticket de bus, ou plus cher mais compétitif par rapport à l’utilisation d’une voiture individuelle. Des subventions qui peuvent être restreintes à certaines plages horaires, afin de financer seulement les trajets domicile-travail. “Nous travaillons avec plusieurs dizaines de petites villes aux Etats-Unis et au Canada sur ce genre de solutions. C’est une offre de plus en plus importante dans notre business en Amérique du Nord”, affirme Adam Gomis, directeur monde des activités de durabilité et d’impact environnemental d’Uber.

Dans certains cas, plutôt qu’un complément, Uber devient carrément le transport en commun. Par exemple à Pinellas Park, une ville de 50 000 habitants en Floride. Après des coupes budgétaires, la collectivité a perdu toute forme de transport public et a lancé en 2016 un programme pilote pour les remplacer par des Uber subventionnés. A la clé, espèrent les villes qui font ce choix, des économies substantielles en se délestant du poids d’une ligne sous-utilisée et impossible à rentabiliser. Conscient de la sensibilité du sujet, en particulier en Europe où les transports publics jouent un rôle beaucoup plus important qu’aux Etats-Unis, Alexandre Droulers tient à préciser qu’Uber “ne se substitue pas aux transports en commun. Aucune collectivité ne va supprimer une ligne de transport pour mettre en place ce genre de choses. Là où cela est intéressant, c’est dans les collectivités qui ont déjà supprimé des transports ou ont prévu de les abandonner”, nuance-t-il.

Alexandre Droulers reconnaît qu’il sera plus difficile de convaincre des villes d’adopter ces nouvelles offres sur le Vieux continent qu’outre-Atlantique. Mais il voit tout de même “de belles complémentarités dans le rabattement vers les transports en commun en zone périurbaine. Ce que nous proposons aux opérateurs, c’est un dispositif qui améliore leur attractivité. Si j’habite à 4 kilomètres d’une station de RER et qu’un accord fait qu’un trajet avec Uber, Chauffeur Privé ou d’autres, est abordable pour rejoindre la station, alors l’attractivité de la ligne augmente“.

Ce n’est pas un hasard si Alexandre Droulers cite volontiers des concurrents comme Chauffeur Privé : pour convaincre les collectivités américaines de l’utilité de ce service, Uber n’a pas hésité à s’allier à son grand rival américain Lyft et compte bien faire de même en Europe. “Sur ce genre d’initiatives, nous avons une approche totalement non exclusive”, confirme-t-il. Et à l’en croire, les efforts d’Uber en Europe commencent à payer. “Nous sommes en discussions avec plusieurs opérateurs de transport et des collectivités sur le continent. Nous avons des discussions assez avancées avec plusieurs acteurs en France et en Allemagne. Des projets vont émerger dans les prochains mois”, assure-t-il.

Le covoiturage en embuscade

Mais pour véritablement s’imposer dans l’Hexagone sur ce nouveau créneau, Uber devra aussi se battre avec les services de covoiturage courte-distance comme WayzUp, Karos ou BlablaLines. Ils présentent l’avantage d’être déjà très abordables sans subvention, puisqu’ils proposent un simple partage de frais entre le conducteur et ses passagers, là où Uber fait appel à des chauffeurs professionnels rémunérés. D’autant que certaines régions comme l’Ile-de-France ont commencé à subventionner ces trajets, les rendant carrément gratuits sur certaines distances. Mais le géant américain pourra probablement se targuer d’une meilleure flexibilité de son service grâce à son vaste réseau de chauffeurs et un système de mise en relation en temps réel moins rigide que les réservations à l’avance des applis de covoiturage.

Cette diversification d’Uber pourrait lui amener de nouvelles sources de revenus. Mais elle s’inscrit aussi dans une stratégie plus large de l’entreprise auprès des pouvoirs publics, avec lesquels elle accumule les contentieux dans de nombreux pays. Elle a par exemple déployé dans huit villes, dont Paris, le site Uber Movement, qui donne accès à certaines de ses données historiques sur les temps de trajet. Aider les petites communes à lutter contre leur enclavement et les grandes agglomérations à mieux comprendre leurs problèmes de congestion participent du même objectif : montrer qu’Uber est un allié des villes et des transports publics. Ou leur indispensable béquille.

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