Elles avaient été retirées au printemps 2016, quelques jours seulement après la mise en place d’un nouveau format d’épreuve du Code de la Route. Les questions litigieuses ont été réintroduites depuis début octobre 2017. Certains professionnels craignent un examen plus difficile.
Les questions les plus difficiles du nouvel examen du code de la route font leur retour, plus d’un an après avoir été retirées. Et par voie de conséquence, l’examen encore se durcir dans les semaines à venir. Depuis le début du mois d’octobre, les quelque 300 questions retirées sont progressivement remises dans la base utilisée pour l’examen théorique au permis de conduire.
Des questions réécrites par un groupe d’experts
« Actuellement, plus de 700 questions sont disponibles dans la base de questions », explique un porte-parole du ministère de l’Intérieur. « Les questions qui avaient été retirées ont fait l’objet d’un travail de réécriture en concertation avec un groupe d’experts reconnus par la profession d’enseignant de la conduite. Certaines d’entre elles ont été maintenues, d’autres corrigées, et d’autres enfin purement supprimées ».
Le ministère de l’Intérieur ne se montre pas plus précis sur le nombre de questions retirées. Du côté des professionnels de l’enseignement à la conduite, on souligne une réintroduction progressive des questions, par groupe d’une cinquantaine de questions à chaque fois.
« La crainte était de revenir à la situation de mai 2016, où le taux de réussite ne dépassait pas les 17% », rappelle Benoit Garancher, président du réseau des Ecoles de Conduite Française (ECF). « Mais à cette époque, les candidats ne comprenaient pas les questions. Celles qui posaient problème ont été réécrites, et leur réintroduction est très suivie ».
« D’ici fin janvier, toutes les questions devraient être réintroduites, pour atteindre un volant de 1.000 questions, comme prévu initialement », ajoute Benjamin Gaignault, PDG d’Ornikar.
Une chute à 17% de taux de réussite en quelques jours
Le 02 mai 2016, un nouvel examen théorique du permis de conduire avait en effet été mis en place, dont les questions portaient plus fréquemment sur des situations de conduite, afin d’être plus réaliste. Moins de règles, plus de bon sens, telle est la logique du nouvel examen, et de l’enseignement au code de la route.
« Les questions poussent le candidat à aiguiser sa prise de conscience des risques en conduisant », précisait le Ministère de l’Intérieur l’an dernier lors de la mise en place du nouveau code de la route.
Mille nouvelles questions avaient alors été introduites, ainsi que des questions vidéos (initialement 4 questions vidéos étaient prévues lors du nouvel examen). L’examen peut par ailleurs désormais être opéré par des opérateurs privés, comme la Poste ou SGS.
Mais devant la chute des résultats à l’examen du code, de 75 à 17%, le ministère de l’Intérieur avait retiré les questions les plus difficiles, soit environ un bon tiers. Ces questions n’avaient depuis pas été réintroduites. En revanche, l’enseignement s’était poursuivi en abordant toutes les nouvelles thématiques introduites.
Un examen un peu plus dur d’ici la fin de l’année
Certains professionnels craignent cependant que la réintroduction de plusieurs dizaines de nouvelles questions ne durcisse l’examen, au moins pendant quelques temps. « L’examen devrait légèrement se compliquer », précise Patrice Bessone, vice-président au Conseil National des Professionnels de l’Automobile (CNPA). « Mais on ne devrait pas revenir au niveau d’incompréhension de mai 2016. »
Au sein du réseau Ornikar, les élèves ont ainsi été enjoints à s’inscrire rapidement à l’examen du code, les questions réintroduites font en effet parties des niveaux de question les plus difficiles.
« Forcément, l’examen sera un petit peu plus compliqué, mais cette hausse de la difficulté contribue aussi à augmenter la qualité de la formation », poursuit Benjamin Gaignault.
En 2015, selon les derniers chiffres de la sécurité routière, 1,245 million de Français étaient candidats à l’examen pratique du permis de conduire et 1,48 million à l’examen théorique, le code de la route.