Le Telegraph reporte une actualité très insolite concernant la fronde contre les radars ULEZ, cf. notre article Le point sur les fortes contestations de l’ULEZ, la ZFE de Londres (15% des radars vandalisés. Des gîtes à chauves-souris ont été fixés sous les caméras de reconnaissance des plaques d’immatriculation destinées à faire respecter la zone à ultra faibles émissions (ULEZ) initiée par Sadiq Khan, maire de Londres. Cet acte de résistance, ou dégradation selon le point de vue, observé à Chessington et North Cheam dans le sud de Londres, se base sur une réglementation écologique.
9€ le gîte en bois et indéboulonnable
Les gîtes, dont le coût s’élève à 10 £ (9€), portent des inscriptions avertissant qu’elles servent de gîtes à des chauves-souris, dont toutes les espèces sont protégées par la loi britannique. Le gîte ne peut, en théorie, pas être détruit, l’habitat de l’espèce étant protégé. Cette initiative rend donc potentiellement difficile pour les Transports de Londres (TfL) toute intervention sur les caméras, que ce soit pour installation, réparation ou maintenance, en raison des lois sur la conservation des habitats naturels.
Pas de revendication mais une piste…
Bien que les militants anti-Ulez n’aient pas officiellement revendiqué cette action, les implications sont claires : utiliser les réglementations environnementales pour contrecarrer l’installation de dispositifs de surveillance liés à Ulez. Cette démarche soulève des questions sur la prévalence des intérêts écologiques face aux initiatives environnementales urbaines et la manière dont les autorités réagiront face à cette intersection de protections légales.
Kingsley Hamilton, représentant du groupe Action Against Unfair Ulez, a ironiquement remercié le TfL pour avoir “fourni les poteaux” permettant de protéger une espèce menacée, mettant en lumière l’ironie de la situation où des mesures prises pour la protection de l’environnement sont utilisées pour contester une politique de qualité de l’air.
Une méthode déjà connue en France
Utiliser le Code de l’Environnement est une pratique courante en France. En effet, des associations se mobilisent contre un projet d’infrastructure (autoroute, voie ferrée…) avec comme ultime argument la protection d’une espèce rare qui doit être protégée. Souvent, le projet fini par être accepté grâce à une mesure de compensation, c’est-à-dire que le donner d’ordre (une Région par exemple) s’engage à reboiser un certain nombre d’hectares par exemple.
Affaire à suivre…