Un couac administratif peut ruiner une fragile tentative de réinsertion. La PJ roule trop vite le trafiquant reçoit les PV. La voiture de ce dernier a été saisie, ce que semble ignorer l’administration. Cinq points perdus depuis janvier.
Le juge d’instruction, comme il le peut en matière de trafic de drogue, confisque la Mercedes classe B de Miguel, et la met à la disposition du SRPJ de Montpellier : les policiers peuvent donc se servir de la voiture du trafiquant… pour enquêter sur d’autres dealers. Pour la PJ, c’est tout bénef’ : le ministère de l’Intérieur n’a plus de crédits pour renouveler des voitures souvent à bout de souffle. « Et puis une Mercedes en filoche dans une cité, ça passe mieux qu’une Mondeo bleu marine », avoue un flic montpelliérain.
La PJ roule en Mercedes, le trafiquant est en prison.
Le 5 janvier, il décroche le Graal : un permis tout neuf, doté de six points, comme tout nouveau conducteur. Mieux : il arrive à l’audience avec une promesse d’embauche. Mais aussi avec une mauvaise nouvelle : un PV, adressé à son nom, pour un excès de vitesse commis le 13 janvier par sa voiture sur l’autoroute A9, entre Béziers et Montpellier. Le policier qui la conduisait avait visiblement une urgence et le pied un peu lourd sur l’accélérateur : le radar a flashé à 150 km/h. Outre l’amende, Miguel perd un point.
Le 20 janvier, l’audience est sans surprise : Miguel prend quatre ans ferme et part en prison (pour trafic de stupéfiants, ndlr). Mais la Mercedes continue à rouler. Le 4 février, toujours sur l’A9, elle est flashée à 118 km/h sur une portion limitée à 110 km/h. Un point de moins. Le 10 février, dans le Gard, 138 km/h. Plus que trois points. Deux jours plus tard, autoroute A9, Lattes, 140 km/h : deux points d’un coup. Aujourd’hui, Miguel n’a plus qu’un seul point sur son permis tout neuf, dont il n’a jamais encore pu se servir. Les infractions ont été commises à bord d’une voiture qu’il ne possède plus depuis un an. Et que conduisent les policiers qui l’ont envoyé derrière les barreaux.
Au commissariat, on réfute l’idée d’une triple peine : « C’est un problème récurrent avec les voitures saisies. Il y a une faille dans le système : sur leur carte grise, une mention est rajoutée, mais l’organisme verbalisateur ne l’enregistre pas. »
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Un article excellentMoore Bazin