À la Mairie de Paris, en plus d’une Tour Eiffel qui s’allume et s’éteint à un rythme de plus en plus vif au point de virer stroboscopique, si on n’a pas de pétrole, on a tout de même plein d’idées… Surtout des idées de taxes.
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Avec l’apparition récente de vélos en libre-service, hors de toute borne encombrante, la mairie tient en effet une occasion en or qu’il suffira d’exploiter en laissant parler la fibre la plus corporatiste et la plus connivente de nos élus : de nouvelles sociétés se sont lancées dans l’exploitation de vélos en flotte libre, en concurrence directe et frontale des Vélibs, ces tanks bicycles que la Mairie de Paris essaye de faire passer pour des « petites reines » depuis plusieurs années.
Ces entreprises comme GooBee.bike, oBike, Indigo Weel, Ofo ont ainsi développé des vélos en partage libre qui peuvent être loués avec un téléphone mobile. Au contraire des Vélibs, il s’agit de vélos sans bornes, bien plus maniables et dont le fonctionnement ne repose pas a priori sur une subvention publique, ce qui fait autant d’atouts pour concurrencer les gros biclous de la Mairie, et autant de bonnes raisons pour leur jeter des bâtons dans les roues, ce que n’a pas manqué de faire Christophe Najdovski, adjoint de la Mairie en charge des transports et de l’espace public qui souhaite encadrer ce marché en plein essor.
Par « encadrer », lisez bien évidemment « taxer » au travers d’une « redevance pour occupation commerciale de l’espace public » (redevance que tristement, aucun de nos élus ne paye, même si, question encombrement d’espace public, ils se posent un peu trop là sans plus pouvoir en être expulsé).
Bien sûr, tomber ainsi à bras raccourcis et la taxe à la main sur de nouvelles entreprises tentant de commercer à Paris, ce serait prendre le risque de déclencher des petits mouvements d’urticaire dans une population qui attend avec une ferveur quasi-religieuse l’arrivée de ces nouveaux moyens de transports « doux », non polluants et respectueux des habitants et des petits oiseaux. Il faudra donc enrober cette taxe avec de savants prétextes, comme la lutte contre le « stationnement irrespectueux » et la gestion ou récupération des inévitables épaves que ces services vont engendrer. Enfin, on la renommera en « licence d’exploitation pour les opérateurs », et l’affaire sera dans le sac.
Tout le monde, ici, se fichera de savoir qu’a contrario, les Vélibs de quinze tonnes (mais qu’on retrouve jusqu’à Bamako) n’ont pas cette licence à payer, quand bien même leur coût final draine au bas mot 16 millions d’euros dans les finances municipales. Tout le monde se fichera de comprendre que là où Vélib creuse ses pertes, ces entreprises pourraient faire du bénéfice sans que l’argent du contribuable soit cramé en pure perte.
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H16 via Contrepoints