Covoiturage, autopartage, aménagements des pistes cyclables et futures offres d’intermodalité connectée… Paris devient un véritable laboratoire d’expérimentation pour la mobilité du XXIe siècle. Avec l’objectif de s’affirmer comme un exemple mondial au moment des JO de 2024.
Nous sommes en août 2024 et les Jeux olympiques viennent de démarrer à Paris. Pour assister à certaines épreuves qui se dérouleront dans le centre de la capitale, vous emprunterez peut-être une trottinette, un vélo à assistance électrique ou bien une gyroroue. Vous pourrez aussi grimper dans une voiture en covoiturage, en louer une en autopartage ou réserver un « bon vieux » VTC.
Sans avoir à patienter jusqu’en 2024, toutes ces solutions sont actuellement à l’honneur au salon Autonomy, ouvert au public les 21 et 22 octobre sous la grande halle de la Villette. Pour sa deuxième édition, ce rendez-vous permet de découvrir et tester les nouvelles formes de mobilité. Ou comment anticiper le Paris des années 2020 et suivantes.
Des problèmes de trafic, de pollution clairement identifiés
Paris compte en effet bien diminuer la place occupée par la voiture individuelle et n’autoriser la circulation qu’aux véhicules électriques à horizon 2030. Dès 2024, année des Jeux Olympiques, les diesel seront bannis de la capitale.
« A Paris, on a 30% des voitures qui cherchent une place, ça fait plus de 150.000 voitures qui sont garées et qui ne font rien 90% du temps », ajoute Aymeric Weyland, directeur adjoint d’Autonomy.
La voiture a encore de l’avenir
« Le renouvellement d’un parc automobile prend entre 15 et 20 ans et Bloomberg estime que les véhicules électriques représenteront 7% du parc automobile existant en 2030 », rappelle Rémi Cornubert.
Et si à Paris, les alternatives à la voiture individuelle sont nombreuses, ce n’est pas le cas partout sur le territoire national. Une étude réalisée par l’institut Montaigne montre ainsi qu’un Français sur quatre n’a pas de réelle solution de remplacement à la voiture pour ses déplacements quotidiens. Les jeunes générations ne lâchent pas non plus le volant: si le chiffre est certes en recul, 84% des 18-24 ans en France ont leur permis de conduire.
Un recul de la voiture individuelle à dédramatiser
Si la voiture n’est pas morte, sa place reculera dans les zones urbaines denses, donc dans la capitale. Mais, pour Ross Douglas, fondateur et directeur d’Autonomy, il n’y pas de raison que cela se termine en guerre ouverte entre automobilistes et cyclistes, comme on pourrait le craindre avec les derniers épisodes vécus à Paris.
« Le changement se fera naturellement à partir du moment où l’offre de services alternatifs à la voiture individuelle deviendra plus avantageuse en termes de temps et de rapport qualité-prix », expliquait-il récemment. « Si cela vous coûte moins cher de faire un parcours régulier dans de bonnes conditions, il n’y a pas de raison de ne pas opter pour cette solution. »
Certains constructeurs sentent bien le vent tourner. Ford se présente ainsi désormais comme un « fournisseur de mobilité » et Nissan a lancé depuis le début de l’année à Paris un service de « carlocation », ou la colocation appliquée à l’automobile.
Autre exemple intéressant à suivre: la start-up berlinoise Free2Move, rachetée par le français PSA et qui vient de se lancer aux Etats-Unis. Il s’agit de réunir dans une seule application de nombreux services de mobilité. A Paris et proche banlieue aujourd’hui, elle permet par exemple de réserver sa voiture électrique en autopartage Autolib’ ou les nouveaux venus du scooter en libre-service Cityscoot ou Coup Cogoro.
Mais l’application a vocation à intégrer de plus en plus de services: les taxis et les VTC dès 2018 et les transports en commun par la suite. Que ce soit via Free2Move ou ses concurrents, l’idée est ainsi de proposer une solution qui permet simplement d’emprunter un maximum de modes de déplacement différents (sans avoir à s’abonner à chacun d’entre eux séparément) et de proposer une tarification unique. A la fin d’une journée, on aurait ainsi une liste des transports empruntés et l’addition… comme au restaurant.