La prolifération des zones 30 va de pair avec l’accélération du débit des autoroutes de l’information. Simple coïncidence ? Il est ainsi loisible de relever combien l’émergence accélérée des zones 30 depuis les années 2000 (la première inaugurée en 1992 à Graz, en Autriche) est concomitante de la désindustrialisation, de l’augmentation du nombre de demandeurs d’emplois et de la numérisation de la société.
Les débits de nos appareils informatiques depuis les années 1990 se sont envolés au fil des innovations et de la libéralisation du secteur. Tant les réseaux filaires que ceux par ondes ont accru portée et densité des informations échangées.
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Or, depuis cette période les limitations ont fleuri avec l’apparition des zones 30 – voire 20 – et leur massification sur les territoires français et ses voisins européens. Au point même de contredire dans les actes politiques les populations lorsqu’elles sont consultées comme les Strasbourgeois en 2011 qui avaient pourtant rejeté majoritairement cette possibilité.
Certes les limitations existent depuis les années 1970, imposées pour raison économique et non écologique puisqu’il s’agissait de diminuer la demande en pétrole brut. (relire La vraie histoire des limitations de vitesse en France)
Ce ralentissement des axes de circulation s’est d’ailleurs étendu avec la montée du chômage. Les travaux de Jean Poulit et de ses collègues du Cercle des ingénieurs économistes en leurs diverses tribunes ont démontré que tout ralentissement des flux – c’est de la mécanique des fluides élémentaire – entraînait des pertes économiques pour le tissu industriel et commercial.
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Car comme l’exprime si bien Christophe Guilluy en son ouvrage phare et prémonitoire La France périphérique, la précarité frappe les classes moyennes, fragilisées puis expulsées en ne laissant qu’une masse d’individus piégés par leur impossibilité de s’échapper de l’attraction des villes.
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Illustration Wikimedia