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Sept réponses à votre belle-soeur Léa qui ne veut plus voir d’automobiles dans Paris

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Illustration : Flickr https://flic.kr/p/fiotFj (tous droits réservés)
Illustration : Flickr https://flic.kr/p/fiotFj (tous droits réservés)- Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Bouchons, pollution, travaux… Léa a l’impression que les automobilistes sont des privilégiés qui veulent la mort des parisiens. Réalités Routières lui répond.

Votre belle-sœur Léa est jeune et dynamique, habite à 3 kilomètres de son travail auquel elle se rend bien entendu à vélo, passion qu’elle a depuis sa tendre enfance à la campagne.

Vous l’aurez remarqué, ceci est une réponse à l’article de FranceInfo dont nous avions déjà parlé, intitulé « Sept réponses à votre beau-père Jean-Louis qui ne supporte plus la réduction des voies pour automobiles à Paris ». Toute ressemblance avec une personne existante est fortuite. Illustration Denkrahm/Flickr.

1. Les automobilistes sont fainéants, ils prennent leur voiture pour faire 500m !

Pour moi, le principal problème est que les gens râlent, ne veulent pas changer leurs habitudes, veulent à tout prix leur voiture même pour faire 500 mètres pour aller à la boulangerie! Ces mêmes gens sont prêts à tourner 15 minutes en voiture pour trouver une place devant la boutique au lieu de se garer 100m plus loin et marcher.

Si environ 11% à 30% des trajets se font en voiture à Paris, ils font en moyenne 6 kilomètres (IdF).

Réalités Routières ne juge pas les autres et respecte leurs choix. Si une personne décide de prendre sa voiture, c’est qu’elle a ses raisons. La pollution de l’air à Paris n’est pas principalement due aux voitures. Par exemple, le trafic routier à Paris serait responsable de 30% des émissions de gaz à effet de serre selon Airparif, 15% pour les seules voitures individuelles (et ca. 25% pour les NOx). Enfin, les automobilistes paient beaucoup de taxes liées à leur utilisation (carte grise, malus, taxes sur les carburants d’environ 80 centimes par litre ; à ce titre, rappelons que les carburants bénéficient d’une taxe spécifique, elle-même soumise à la TVA !), donc au lieu d’utiliser ces taxes pour renflouer le budget bancal de l’État, elles devraient servir aux infrastructures, et éventuellement à la santé ou à la protection de l’environnement.

Enfin, peut-être à l’exception de feu Liliane de Bettencourt, peu de personnes aiment faire le plein, dépenser son argent en entretien et payer son assurance auto. C’est juste que, pour une situation précise, il apparaît plus efficace à la personne d’utiliser sa voiture plutôt qu’autre chose. Léa pense malheureusement à la place des autres et les prend pour des retardés qui ne savent pas prendre des décisions par eux-même.

2. Les bouchons sont créés par les voitures, donc il faut supprimer les voitures pour que les voies de circulation soient libres pour les services d’urgence

Et puis les véhicules de secours en intervention ont le droit d’utiliser toutes les voies (bus, pistes cyclables, zones piétonnes, etc…), donc si on crée des bouchons, ils peuvent quand même se débrouiller pour avancer.

Dans le cas présent (de Paris), les erreurs d’aménagement font que les services de police sont inquiets. Qui d’autres mieux qu’eux peuvent dire si les aménagements facilitent leurs interventions ?

3. Et si les gens ne veulent pas changer leurs habitudes, il faut les forcer ! Imposer le vélo

Léa, posez-vous la question : pourquoi existe-il des gens qui utilisent leur voiture ? Il y a une littérature bien fournie à ce sujet qui montre pour quelles raisons la voiture est utilisée :  transports en commun trop chers, insécurité, temps de trajet, intempérie, aspect pratique (transport d’enfants, handicapés, transport de marchandises…)…

Aussi, posez-vous une seconde question : pourquoi le vélo ne s’est-il pas imposé ? Peut-être parce que l’intermodalité (prise de vélo dans les transports en commun, entre autre) n’est pas assurée ?
Si le vélo ne s’est pas imposé, ce n’est pas par le manque de piste cyclable. Il n’y a pas de piste cyclable car il n’y a pas de forte demande pour cela. Le vélo n’est, pour l’instant et pour beaucoup de gens, pas une solution alternative viable. Chacun est en mesure de savoir si le vélo est une bonne alternative pour lui. (à l’exception peut-être des mineurs et des personnes sous tutelles).

Et si Léa insiste en disant que le vélo est très pratique, montrez lui ces photos pour permettre d’en douter.

Une suggestion sérieuse d’un adorateur de vélos sur Facebook

 

Ce qui fait penser à une utilisation peu « professionnelle ». 😉

 

 

 

 

 

 

 

4. Ça marche dans plein de villes ! (ou à l’international)

Strasbourg , Metz etc. Peut-être que cela peut fonctionner ailleurs, mais peut-être est-ce parce que la mairie a procédé à une concertation ? Peut-être que l’aménagement est intelligent ? Peut-être que l’agglomération n’est pas aussi centralisée que Paris ?

Et à l’international alors ? L’Allemagne est souvent citée. Berlin est 8 fois plus grand que Paris (890 km2 vs  105 km2 pour Paris), n’a que 3,5 millions d’habitants, et n’est pas un centre économique. Enfin, le Grand Paris, compte 7 millions d’habitants et est de superficie comparable à Berlin. Juste 2 fois plus dense… D’ailleurs, il est courant en Allemagne (notamment à Berlin), de ne pas faire de piste cyclable sur les axes principaux 2×2 voies ou plus larges (sauf s’il y a la place, bien entendu), mais d’interdire la circulation automobile (sauf riverains) aux petites rues parallèles. Ainsi, le risque d’accident est diminué (les petites rues parallèles sont peu fréquentées) et la circulation automobile n’est pas gênée (exemple classique : un bus qui double un vélo va faire ralentir beaucoup de monde).

Bien rares sont les métropoles de 10 millions d’habitants n’ayant pas de grands axes de circulation…

5. Les lobbies auto poussent au tout voiture

Difficile à dire car nous ne sommes pas dans les salons de l’Assemblée Nationale. Néanmoins, une simple observation factuelle permet de déduire qu’ils ont peu d’influence sur les politiques locales. Ils sont au mieux bien informés concernant les normes à venir et anticipent l’adaptation de leur offre. Enfin, nous ne savons pas si le lobby capitalisto-pharmaceutiquo-pétrolier est derrière la réticence des habitants de l’Île de France à l’encontre des nouveaux aménagements décidés par Anne Hidalgo.

6. On ne les empêche pas de circuler, on partage juste la route !

En l’occurrence, il existe une voie publique où la circulation est ouverte à tous. Puis on construit des voies cyclables qui sont réservés qu’aux cyclistes.  Ce qui s’appelle une restriction et donc un empêchement, non un partage. Quant aux routes interdites aux vélos (autoroutes, périphériques ou autre), des voies plus courtes existent pour les cyclistes.

Mais au fait Léa, si vous ne supportez pas les voitures, pourquoi ne vivez-vous pas en dehors des villes, en campagne, où la densité de population et donc le nombre de voitures sont faibles ?

On ne sait pas si Christiane Taubira continue de se déplacer à vélo.

7. Le vélo c’est l’avenir !

Bravo pour ce retour en arrière ! Léa est parfois pour la décroissance, voire même, la régression.  Nous, nous comptons sur le progrès technique, qui a déjà fait ses preuves. Volvo pour la sécurité routière, Tesla pour les voitures électriques, le GPS pour les économies de carburant (15 à 20% selon une étude sur la pente des routes), le téléphone portable pour remplacer les bornes SOS défectueuses etc. L’avenir est peut-être à la voiture autonome, partagée, électrique, volante qui sait ?

 

N’hésitez pas à signer la pétition pour que les élus parisiens suivent l’exemple en laissant leur voiture de fonction et en prenant leur vélo !

 

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