Vous trouvez certains taxis parisiens d’aujourd’hui désagréables ? C’est que vous n’avez pas connu les cochers de la capitale qui ont mené les fiacres hippomobiles entre le 17e et le début du 20e siècle. Grossiers, alcooliques, voleurs, ils avaient tout pour déplaire, selon leurs contemporains. Des préjugés ? Revenons un peu plus de 200 ans en arrière et interrogeons-nous sur leur réputation et leurs conditions de travail déplorables.
« Les cochers sont si brutaux, ils ont la voix si enrouée, si effroyable, et le claquement continu de leurs fouets augmente le bruit d’une manière si sensible qu’il semble que toutes les Furies soient en mouvement pour faire de Paris un enfer. » Nous sommes en 1692 et un Sicilien prend la plume. Cela fait plusieurs décennies que Nicolas Sauvage, facteur du maître des coches d’Amiens, a créé la première entreprise de voitures de louage au sein d’un hôtel dénommé Saint-Fiacre. Et de nombreuses personnes ont commencé à l’imiter en proposant, outre des véhicules de remise (pour des prêts), des fiacres hippomobiles de place, l’ancêtre des taxis.