Les radars urbains, des outils de contrôle modernes et controversés, deviennent une réalité tangible dans les villes françaises. Cette évolution s’inscrit dans la continuité des politiques de sécurité routière, de concert avec le Ministère des Finances.
Les radars urbains : innovation et controverse
Les radars urbains, apparus en juillet 2021, ont été conçus pour s’intégrer discrètement dans l’environnement urbain. Leur phase de test, entamée il y a plus de deux ans, s’achève en janvier 2024, avec les premières cabines opérationnelles à Belfort et d’autres agglomérations comme Toulouse et Marseille. Ces dispositifs discrets, installés sur des poteaux ou des lampadaires, sont destinés à traquer les excès de vitesse et les franchissements de feux rouges.
Il existe deux modèles de radars urbains. Le premier est le Nomad fabriqué par la société Parifex. Actuellement, une soixantaine de cabines sont installées dans le Territoire de Belfort et dans l’agglomération de Sochaux-Montbéliard.
Le second est le Mesta Compact fabriqué par Idemia. Pour le moment seules une vingtaine de cabines ont pris place à Toulouse et il y en a également quelques-unes à Marseille.
La société Idemia commercialise également depuis 2022 ses radars aux Pays-Bas.
Radars leurre : une stratégie de la peur à moindre coût
Une caractéristique notable des radars urbains est leur utilisation en tant que leurres. Sur les nombreuses cabines installées, seulement une fraction est active, les autres étant vides. Les radars actifs sont régulièrement déplacés d’une cabine à l’autre. Cette stratégie vise à encourager une conduite prudente sur une plus large étendue, sans pour autant nécessiter un investissement massif dans de nombreux systèmes radar coûteux.
Transfert de responsabilité aux collectivités
Un changement majeur se profile avec le transfert du déploiement des radars urbains aux collectivités territoriales, conformément à la loi 3DS, même si des décrets d’application sont encore nécessaires. Cette évolution, qui soulève des questions sur le financement et la gestion des recettes des amendes, marque une décentralisation significative de la gestion de la sécurité routière.
Évolution des Radars Automatiques en 2024 : les drones
L’année 2024 annonce d’autres évolutions majeures dans le paysage des radars automatiques. Les radars tourelles, auparavant utilisés comme leurres, seront désormais tous actifs. De plus, les radars autonomes continuent leur expansion, prouvant leur efficacité malgré les dégradations régulières. En revanche, les radars fixes classiques, les radars de vitesse moyenne (tronçons) et les radars feu rouge semblent destinés à disparaître ou à être remplacés par des modèles plus modernes.
AutoPlus rapporte l’introduction des drones radars par la Sécurité Routière de Catalogne pour surveiller la circulation et verbaliser les comportements incorrects des automobilistes. Ce système, considéré comme les « radars du futur », vise théoriquement à réduire la mortalité routière. Des expérimentations similaires de verbalisation par drone sont en cours dans certaines régions de France, notamment en Essonne et en Aquitaine, en anticipation des Jeux Olympiques de Paris en 2024.
Dans ce cas, il est quasiment impossible de les voir pour le conducteur, de prévoir sa défense en cas de contestation de l’infraction (car pas d’interception) ou encore de s’assurer que ses libertés ne sont pas entravées.