La réparation de pare-brise, un secteur souvent associé à des cadeaux généreux pour les clients, pourrait bientôt voir ses pratiques commerciales encadrées par une nouvelle législation. Une proposition de loi vise à limiter les cadeaux offerts par les réparateurs de vitrage à seulement 5 % de la valeur de la réparation, marquant ainsi une évolution significative dans le secteur.
Pratiques actuelles : une course auxcadeaux
Actuellement, il n’est pas rare pour les clients de repartir avec bien plus qu’un pare-brise réparé. Des cadeaux alléchants, tels que des trottinettes électriques, des consoles de jeu, et même des chèques-cadeaux de valeur allant de 100 à 150€ voire 200€, sont couramment offerts. La concurrence fait rage depuis la promulgation de la loi permettant le libre choix du réparateur : Carglass, Mondial Pare-Brise, Rapid Pare-Brise, Zen Pare-Brise, Elite Pare-Brise etc. Les prestataires sont nombreux dans ce secteur à forte marge. Mais ces pratiques, bien que séduisantes pour les clients, soulèvent des questions concernant leur impact sur les coûts globaux de l’assurance auto, répercutés de facto sur les primes d’assurance.
Le fardeau des assureurs (10% des dépenses !)
Les assureurs expriment de sérieuses préoccupations quant à ces pratiques. Avec des indemnisations pour bris de glace représentant environ 10 % des primes totales versées, soit 1,5 milliard d’euros en 2022, l’impact financier est non négligeable. Cette proposition de loi cherche à atténuer ce fardeau financier en régulant les incitations offertes par les réparateurs.
Conséquences pour les assurés : réduction des primes en vue ?
Si la proposition de loi est adoptée, les assurés pourraient bénéficier d’une réduction de leur prime d’assurance. En limitant les avantages promotionnels à 5 % du montant de la réparation et en imposant une transparence sur le coût des réparations, les assureurs pourraient voir une diminution des coûts, potentiellement répercutée sur les clients sous forme de primes d’assurance plus basses.
Ou tout du moins, limiter la hausse des primes. En effet, selon des experts du domaine tels qu’assurland.com, Facts & Figures, Addactis et le courtier Meilleurtaux, il est prévu que les prix de l’assurance automobile augmentent de 3,5 à 4%, avec des hausses pouvant atteindre 5% dans certains cas en 2024. Cette augmentation serait principalement due à la fréquence accrue des sinistres climatiques et à la hausse de 10% sur un an du coût des pièces détachées.
Addactis note qu’en deux ans, le coût total des réparations a grimpé de 14%, sans perspective de baisse des coûts des matières premières pour 2024. La libéralisation du marché des pièces détachées, effective depuis janvier 2023, n’a pas eu d’impact immédiat, car elle ne concerne que les véhicules de plus de 10 ans.
Libre choix du réparateur
La proposition de loi soulève également des questions sur le libre choix du réparateur par les assurés. Alors que certains y voient une remise en cause de ce droit, d’autres arguent que cette mesure est nécessaire pour réguler un marché où les excès semblent avoir pris le dessus.