Lors d’un entretien croisé au Parisien, les patrons de Renault et Stellantis constatent avec regret et inquiétude l’image négative de la voiture en France. Ils veulent créer un « forum de la liberté de mouvement » .
Autophobie
« Pourquoi avons-nous autant de Français amoureux de leur automobile dans un pays fondamentalement autophobe ? », s’interroge Carlos Tavares.
«Certains —parce que circuler aujourd’hui n’est pas évident du tout, parce que dans certaines agglomérations la densité de population est sans précédent —ont commencé à prendre l’automobile en grippe » regrette le patron de Renault.
Les véhicules électriques sont réservés à une élite
Pour s’en offrir une, les tarifs vont environ de 20.000 pour une petite citadine, à près de 100.000 euros pour une routière. Des tarifs que ne peuvent pas se permettre une majorité d’automobilistes.
«Si les véhicules électriques sont chers, ils seront élitistes, la classe moyenne ne pourra pas y accéder, et nous aurons un problème de stabilité sociale. Au passage, faute d’obtenir les volumes suffisants, nous n’aurons pas non plus d’impact sur la planète» note Carlos Tavares.
«Nous sommes là pour proposer des solutions, à condition que la société accepte que la liberté de mouvement individuelle, familiale, et professionnelle, reste un axe fondamental de notre ‘lifestyle’. Pour que ce sujet-là puisse être débattu, nous allons créer un forum de la liberté de mouvemen t», a annoncé le patron de Stellantis.