Seulement voilà, Autolib’ s’apparente surtout à une véritable catastrophe financière. En janvier 2017, le groupe Bolloré, en charge du service jusqu’en 2023, annonçait que les petites voitures électriques cumulaient les pertes avec un déficit s’établissant déjà à 179 millions d’euros, somme dont il n’acceptait de supporter que 60 millions en tant que délégataire de ce service public. Ce qui signifiait qu’il revenait au contribuable d’éponger les 119 millions d’euros restants, somme quelque peu élevée pour un service utilisé par moins de 1% de la population d’Ile-de-France.
« Cet examen financier rigoureux, confié à un cabinet indépendant, permettra de confirmer ou d’infirmer ces chiffres prévisionnels. Il s’accompagnera de préconisations en vue d’un retour à l’équilibre d’ici 2023, aux fins de préserver ce service public pionnier et unique au monde par son ampleur, auxquels les usagers sont très attachés. Les conclusions de ce rapport sont attendues d’ici début mars. » Début mars 2017, est-il besoin de le préciser. Le problème est qu’au 11 mai 2018, date de la mise en ligne de cet article, on ne voit toujours rien venir.
Notons qu’en Allemagne, par exemple, des sociétés privées sans contrat de délégation de service public, proposent le même service et sont rentables (Drivenow par BMW, qui propose des série 1, X1, Mini ou i3 en libre service, ou encore Car2Go qui est rentable dans certaines villes).