La campagne quasi religieuse que mène la Maire de Paris, Anne Hidalgo, contre le moteur à explosion interpelle.Et ce, au moins sur deux aspects : d’abord l’argument médical – la pollution atmosphérique ferait chaque année des milliers de morts à Paris -, et ensuite la question de l’énergie électrique pour motoriser les véhicules, spécialement les camions. Dans les deux cas, comme on le verra, la communication de la Mairie de Paris repose sur de gros mensonges.
L’argument médical, la santé publique, dont Madame Hidalgo se fait le défenseur, veut nous faire croire que Paris est un enfer pavé de morts précoces. Malheureusement pour elle, les chiffres de l’INSEE lui donnent radicalement tort. C’est en effet en Île de France que l’on vit le plus vieux, et, à l’intérieur de cette région, c’est à Paris que l’espérance de vie est la plus grande, au moins pour les hommes. Et l’écart est très conséquent avec la moyenne nationale, au moins deux ans. Je veux bien croire que d’autres éléments que la pollution entrent en jeu, comme la couverture hospitalière, mais quand même ! Si la pollution de Paris était aussi nocive pour la santé, cela se verrait bien dans les chiffres. Et c’est le contraire qui se passe. Donc soit Madame Hidalgo a trouvé dans le corps médical des complices de mauvaise foi, soit elle tord à son profit des renseignements hasardeux.
“C’est en effet en Île de France que l’on vit le plus vieux, et, à l’intérieur de cette région, c’est à Paris que l’espérance de vie est la plus grande”
Deuxième chose d’importance: la vertu quasi biblique donnée à l’énergie électrique. Faut-il rappeler à Madame Hidalgo que l’électricité ne tombe pas toute seule du ciel (sauf dans les orages) et qu’il faut bien la produire quelque part, pas trop loin d’ailleurs des lieux de consommation. Et que si l’on ne veut pas de l’énergie nucléaire (les adversaires du moteur thermique sont aussi ceux du nucléaire) il faut bien se résoudre à faire fonctionner des centrales thermiques aux hydrocarbures ou au charbon, puisque les énergies dites alternatives ne produisent qu’environ 25 % du temps dans un pays comme la France. Et qu’alors dans ce cas, le bilan CO2 est sans doute pire que dans la situation actuelle. Faut-il aussi lui rappeler que les batteries des véhicules électriques sont un désastre écologique à la production comme à la destruction, qu’elles constituent une tare supplémentaire particulièrement pénalisante pour la productivité des livraisons en centre ville. Faut-il terminer en lui disant que l’autonomie des véhicules électriques professionnels est durablement trop faible pour permettre une migration technologique d’envergure, sous peine de devoir reconquérir des hectares dans l’immédiat voisinage de Paris pour y reconstruire des bases logistiques, comme au temps du chemin de fer ?
“Si l’on ne veut pas de l’énergie nucléaire il faut bien se résoudre à faire fonctionner des centrales thermiques aux hydrocarbures ou au charbon, puisque les énergies dites alternatives ne produisent qu’environ 25 % du temps ”
Bref, comme on le voit, toute cette affaire repose sur des mensonges et des dénis de réalité. Ce ne serait pas trop grave si ça se limitait à faire de la politique, qui comme chacun sait est le domaine -roi du mensonge. Le problème est que non seulement les lubies de la Maire de Paris compliquent la vie quotidienne de centaines de milliers de personnes , (particulièrement les banlieusards qui n’ont pas la chance de vivre dans les chers quartiers piétonniers centraux de l’actuelle municipalité ), mais qu’elles risquent par la précipitation annoncée de paralyser la vie économique de la capitale, qui ne deviendrait plus alors qu’une réserve pour retraités, touristes, et riches oisifs . Mais c’est peut-être le but recherché.