Les ralentisseurs sont à la mode et fleurissent partout en France. Si les « effets » de ceux-ci se font moins sentir lors d’un passage en SUV, ils peuvent être dangereux s’ils ne sont pas aux normes. L’objet de cet article est de faire un point sur les coussins berlinois, solution préférable dans bien des cas aux ralentisseurs en béton occupant toute la largeur de la route et souvent trop hauts.
Origine du coussin berlinois
La ville de Berlin, en Allemagne, qui a classé 70% de ses voies en zone 30 ( zone de vitesse limitée à 30 km/h) est à l’origine d’une innovation très utilisée dans de nombreuses villes françaises : « le coussin » dit berlinois. Notons tout de même que le nom est trompeur, puisque « le coussin » n’a rien de doux, bien au contraire.
En plein essor depuis une dizaine d’années, de nombreuses entreprises se sont mises sur ce créneau, souvent des entreprises spécialisées dans le traitement du caoutchouc. Les matériaux utilisés sont en effet essentiellement le caoutchouc (y compris mélanges) et sont de plus souvent en matières recyclées. Les revendeurs sont nombreux (virages.com, sedi, roleco etc.) et par conséquent les mairies n’ont pas « d’excuse » pour ne pas mettre leurs routes aux normes. En effet, dans de nombreuses communes de France, les ralentisseurs ne sont pas aux normes. (voir par exemple sur un Facebook dédié)
Avantages vs inconvénients
C’est un dispositif en surélévation mais à la différence des ralentisseurs, il ne recouvre qu’une partie de la chaussée.
Il offre des qualités particulières :
- de par sa configuration, il réduirait les nuisances sonores par rapport au dos d’âne.
- le conducteur de deux-roues (motorisé ou non) n’est pas gêné dans son cheminement puisque la chaussée latérale est libre d’obstacle.
- l’autobus, de par son empattement plus large, le franchit très facilement.
Néanmoins, on peut dénombrer plusieurs inconvénients (Voir l’analyse de la ville de Modesto, USA ainsi que celle d’Eastleigh, Royaume-Uni) :
- les véhicules d’urgence arrivent plus tard
- le trafic routier peut être reporté sur des routes où il n’y a pas de coussin berlinois, notamment sur des rues résidentielles
- augmentation possible de nuisance sonores et de la pollution pour les riverains immédiats au ralentisseur (en général, mais cela inclut le coussin berlinois)
- requiert une signalisation précise ainsi qu’un éclairage de qualité
- n’est pas confortable pour les conducteurs et passagers (voir également cet article)
- Très glissant pour les deux-roues en cas de pluie, si pour une raison ou une autre, il venait à rouler dessus.
Les normes du coussin berlinois
Ses caractéristiques géométriques sont les suivantes (norme NF P 98-300, voir également le Guide des coussins et plateaux recommandations techniques CERTU) :
- largeur au sol comprise entre 1,75 m et 1,90 m,
- largeur du plateau supérieur entre 1,15 et 1,25 m,
- largeur des rampants latéraux de 30 à35 cm,
- largeur des rampants avant et arrière de 45 à 50 cm,
- hauteur comprise entre 6 et 7 cm.
- Avancée : panneau A 2b placé, de 10 à 50 m du coussin, panneau B 14 : 30 km/h
- de position : panneau C 27
Il est également à noter que le coussin berlinois ne doit pas être situé moins de 10 mètres avant ou après un virage.
Aller plus loin
Il est également à noter que tous les matériaux ne sont pas autorisés (voir question à l’assemblée nationale). Si vous, lecteur de notre site, pensez qu’un coussin berlinois n’est pas aux normes dans votre commune, n’hésitez pas à le signaler en mairie ou bien sur Facebook. Nous publierons prochainement d’autres articles sur cette thématique.
Source 1, autres sources dans l’article
Article publi-rédactionnel